Hong Kong, de nos jours. Carrie est obsédée par les châtiments du Bourreau de Jade. Exécuteur du premier Empereur de Chine, il torturait ses victimes à l’aide de redoutables griffes et d’un poison provoquant un plaisir extatique mortel. Avec la complicité de son amant, elle explore des perversions sadiques inouïes et rêve de redonner vie à la légende en mettant la main sur la potion maudite. Surgit alors Catherine, une Française recherchée par Interpol et détentrice à son insu du précieux élixir, caché dans une antiquité qu’elle entend bien écouler. Le destin les réunit par l’entremise de Sandrine, trafiquante d’art, tandis que l’objet brûlant suscite aussi la convoitise d’un mafieux taïwanais, Monsieur Ko…
Julien Carbon et Laurent Courtiaud sont deux réalisateurs au début de leur carrière et ils frappent fort avec ce premier film, intitulé Red Nights pour le marché étranger. Les Nuits Rouges du Bourreau de Jade a été présenté au TIFF en 2010 ainsi qu’a Sitges et il arrive enfin en France en ce début d’année 2011. Avec son titre à rallonge, Les Nuits Rouges du Bourreau de Jade entre directement dans le vif du sujet via une scène d’ouverture magistrale qui donne le ton du métrage.
On entre donc très facilement dans cette histoire et la première heure est intéressante, même si certaines longueurs sont à déplorer, avec quelques scènes inutiles qui alourdissent un peu le propos. Mais les qualités visuelles du film rattrapent largement cet aspect : le cadrage est tout bonnement majestueux et précis, froid et presque chirurgical, au service d’une mise en scène parfaitement maitrisée.
L’autre qualité du film réside dans son inspiration Giallo du plus bel effet grâce à une violence très graphique qui gagne en intensité au fur et à mesure du film pour donner à l’image des couleurs et des textures remarquables. Certaines séquences puisent leur inspirations dans certains films ayant défrayé la chronique ces dernières années comme Martyrs par exemple, auquel on pense indiscutablement. Le fétichisme extrême et la perversité vont dans le sens de l’hommage aux Giallos des plus belles années. Les héroïnes ( car il s’agit définitivement d’un film purement féminin ) incarnent chacune à leur manière un côté obscur et ultime de la Femme.
Le contexte de la culture Hongkongaise est magnifiquement mis en valeur avec des extraits de l’opéra du Bourreau de Jade, mais aussi des plans de la ville géométrique et glacée qui renforcent encore un peu plus le sentiment d’étrangeté. Le casting ( du côté Hongkongais ) est de bonne qualité avec une Carrie Ng magistrale et menaçante, qui porte quasiment tout le film sur ses ( perverses ) épaules. Mais côté français, c’est moins bon. Frédérique Bel est certes très belle ( c’est le cas de le dire ^^ ) et mise en valeur, elle parvient même à incarner la fugitive dans certaines scènes avec une justesse surprenante. Mais d’autres scènes, trop longues et sans aucune utilité, montrent qu’elle n’est pas toujours à la hauteur de cette interprétation. Un dernier mot pour la musique, qui ponctue parfaitement les scènes du film, tantôt sombre tantôt sensuelle ; elle est signée Seppuku Paradigm ( qui a déja écrit la Bande-originale de… Martyrs ! ).
Dans sa globalité assez imparfait mais furieusement beau et abouti, les Nuits Rouges du Bourreau de Jade séduit par son jusqu’au-boutisme et sa direction artistique somptueuse.
A découvrir au cinéma le 27 Avril prochain.
ça à l’air sympa 🙂