Asuka, une étudiante infirmière, vient d’emménager avec sa famille dans un grand immeuble collectif. Très rapidement, des sons étranges se font entendre depuis l’appartement voisin occupé par un homme âgé et solitaire. Préoccupée par le bien-être du vieillard, elle se rend chez lui et le retrouve mort de malnutrition. Lorsque les bruits reviennent, Asuka retourne sur les lieux et tombe nez à nez sur une apparition du défunt. La panique l’envahit, d’autant plus que sa famille a disparu sans laisser de trace…
The Complex marque le retour de Hideo Nakata après un Tv Show, sorti en 2011, qui n’avait pas marqué les esprits à cause d’un traitement maladroit sur un sujet mal maîtrisé : celui de la télé-réalité. Le réalisateur a marqué les esprits dans les années 2000 avec les chefs-d’oeuvre que sont The Ring et Dark Water, donnant un nouveau souffle au film de fantômes.
Pour ce nouveau métrage, et malgré des approches assez classiques, Nakata prouve une fois de plus son talent de par son originalité visuelle et la profondeur de son propos. On le sait, les histoires de revenants au cinéma sont souvent propices aux règlements de conflits familiaux oubliés au fur et à mesure des générations, que le fantôme vient symboliser comme symptôme de la réactualisation des dits conflits. Là, Nakata impose sa propre vision de la culpabilité et surtout, il montre comment ce sentiment peut réellement envoûter l’esprit d’un être humain quand celui-ci reste accroché à ses erreurs passées.
Avant tout, The Complex réussit à induire la complexité de la psyché humaine grâce à une ambiance particulière : il nous emmène sur un chemin que l’on croit connaitre pour finalement nous orienter ailleurs, prouvant que la plupart du temps, ce qui est le plus évident n’est pas forcément l’enjeu principal. Dans sa solitude, l’héroïne n’a plus d’autre choix que de faire face à ce qu’elle aurait voulu oublier. Pour illustrer cette régression, Nakata aborde, par des scènes sublimes la nostalgie dans laquelle Hasuka, la jeune fille, est enfermée pour un temps. Elle reste bloquée dans un espace/temps qui n’existe plus, pour fuir ce présent qui lui fait si peur.
Le réalisateur maîtrise la mise en scène jusqu’au bout des doigts et choisit parfaitement le cadrage de ses scènes marquantes : on retiendra surtout un face à face entre l’héroïne et ses “parents” de part et d’autre d’une porte, frontière qu’elle ne doit jamais franchir.
Même si The Complex souffre d’un départ un peu lent ainsi que d’une fin maladroite, , il est l’une des plus belles histoires de fantômes vues depuis des mois et fait encore frémir à la sortie de la salle.