A l’heure où l’on pense avoir exploité toutes les sortes de psychoses disponibles dans l’univers des psychopathes, voilà que nous arrive ce premier film du réalisateur canadien Renaud Gauthier. On a donc ici un psychopathe qui assassine dès que ses névroses refont surface. Là où ça devient intéressant, c’est que ses névroses apparaissent à un moment bien précis : quand il entend de la musique disco. Malheureusement pour notre héros, cette histoire se passe à la fin des années 70, années de l’ascension du disco. On peut le dire, ce pitch est génial. En effet, on peut penser à une comédie horrifique assez absurde mais on va vous montrer, par le biais de cette critique que les intentions du réalisateur, surtout pour un premier film, sont vraiment réfléchies et intéressantes.
Pour commencer parlons de ce qui est pour nous l’énorme point fort du film, la retranscription de cette époque disco. Tout dans ce film nous fait penser aux années 70. Bien sûr les costumes et les décors y sont pour beaucoup, mais ce n’est pas le plus impressionnant. La photographie, par exemple, est vraiment très belle et nous renvoie directement à cette époque, faisant penser aux films de De Palma par exemple. Les styles de plans sont également très évocateurs, toute la mise en scène est un hommage voire un pastiche des films de ces années là.
Renaud Gauthier va même jusqu’à reprendre des mimiques de ce cinéma comme avec cette scène de poursuite à la Starsky & Hutch. On a également un hommage évident aux scènes de meurtres des meilleurs giallo d’Argento et de Bava, des scènes très esthétiques avec certains plans qui restent en mémoire. Très belle mise en scène pour un premier film et surtout avec un budget aussi réduit. La musique et les sons sont également utilisés de façon intelligente. Il y a la musique disco, bien évidemment, mais les créations musicales faites pour le film sont également très réussies, notamment dans la volonté de coller aux années 70. Par exemple, le réalisateur utilise un classique du disco mais la musique tourne sur deux tourne-disques différents, ce qui crée un effet d’écho et génère une étrange sensation, surtout avec la scène correspondante. Une véritable identité visuelle (et sonore) est exploitée dans Discopath.
Venons en maintenant au seul véritable défaut du film, son personnage principal. Finalement on ne sait rien de lui, ni de sa névrose. Il nous est présenté directement par ce problème existentiel mais n’est jamais développé au cours du film. Et cela ne suffit pas. On aurait voulu être beaucoup plus près du psychopathe, dans sa tête, dans ses pensées, comme l’ont fait les deux versions du film Maniac. Le problème est que d’autres personnages secondaires sont plus développés que lui (même si ça reste assez léger). Par exemple, les policiers qui s’occupent de l’enquête, on les suit beaucoup et on en apprend beaucoup sur leurs habitudes et leurs caractères. Mais pas pour le personnage principal.
Au final, le film reste tout de même absolument génial et jouissif, c’est drôle, on ne s’ennuie pas et tout cela appuyé par une véritable intention de mise en scène du réalisateur, c’est donc un plaisir. Bien sûr, on voit de temps en temps le manque de budget et les faiblesses du personnage principal mais cela n’enlève rien à ce bon moment que vous pourrez passer à partir du 3 février en DVD ou VOD !
Benjamin Germany.
vraiment si vous voulez voir un navet, parfait. j’ai rarement vu un film ou un psychopate est aussi con et ou toutes les scénes de meurtres sont baclées. même dario argento n’aurait pas fait pire, enfin je pense. note : 0/5
rectificatif : film sympa à prendre au second degré avec un peu d’humour. l’accent québécois y est peut être pour quelquechose aussi. le scénario traine en longueur et les scénes de meurtres sont baclées. les bavardages n’en finissent plus et les sous-titres proposés sont miniscules. note : 1/5