Quand une explosion cataclysmique ravage la ville de New York, huit personnes se réfugient dans le sous-sol de leur immeuble. Des tensions et des rivalités apparaissent parmi les rescapés qui survivent grâce aux réserves déclinantes d’eau et de nourriture. Soudain, des hommes en combinaison pénètrent dans l’abri et font feu sur ses occupants. Eva, la seule jeune femme du groupe, va devoir s’endurcir pour survivre à cette menace extérieure…
Après la débâcle HitMan et un Frontières peu mémorable, l’envie n’était pas pressante de revoir un film de Xavier Gens. Puis de fil en aiguille, d’annonce de casting à la révélation d’un pitch un petit peu intriguant (qui sont ces hommes en combinaisons de survie ?), The Divide a su se créer une certaine attente, se présentant “avec modestie” comme à la croisée de Panic Room et de Sa Majesté des Mouches.
Pour la référence au film de Fincher, The Divide n’en retient que le superflu, soit une caméra virevoltant quelques secondes entre grilles et plafonds pour suivre les pas de l’un des protagonistes. On reconnaitra par contre au réalisateur un talent certain pour les plans furtifs qui en imposent, cela pour un budget limité. Pour la référence à Sa Majesté des Mouches, on se rend vite compte qu’une société d’enfants livrés à eux même est quand même plus propice aux questionnements sur l’humanité qu’une bande d’adultes tous dès le début aussi peu attachants les uns que les autres.
Les participants de cette nouvelle édition du “bunker de la tentation”
La première demi-heure du film fait ainsi très peur : après une ouverture réussie en forme d’apocalypse nucléaire aperçue au détour d’une baie vitrée, le film aligne les grands moments d’écriture too much, de direction d’acteurs faiblarde et de dialogues bis. Niveau cabotinage de haut vol, on retiendra les prestations franchement over the top d’une Rosanna Arquette embarrassante et d’un Michael Biehn desservi par une caractérisation ultra-kitsch (et clin d’œil probable à ses glorieuses nineties, où la panoplie cigares/punchlines lourdingues était permises).
Dans la deuxième moitié du film, l’histoire s’enlise en se focalisant sur les futurs « bad guys » du film, dont on taira le nom pour éviter de spoiler ce qui se révèle être l’intérêt principal du film. Car, effectivement les deux acteurs bouffent littéralement l’écran de par leur impressionnante transformation physique et un jeu de plus en plus animal. A côté d’eux, les personnages d’Eva et de son boy friend (souffrant lui d’une interprétation calamiteuse) peinent laborieusement à s’imposer et leur histoire, censée être le cœur du film, manque de crédibilité à l’écran et paraît trop forcée. L’impact du climax final, gentiment triste et nihiliste, en est alors désamorcé, laissant un peu le spectateur sur sa faim.
Pour son rôle, Michael Biehn a tout misé sur le cigare et le froncement de sourcil
Autre déception : finalement les mecs en combinaisons ne sont qu’un prétexte pour isoler un peu plus le petit groupe et n’apparaîtront que deux fois dans le film. Cela aurait pu être un T-Rex ou la bande de Casimir, cette partie de l’histoire n’est pas du tout développée alors que quelques pistes avaient pourtant été jetées au spectateur (quid des enfants à l’épilation intégrale ?). A cela, Xavier Gens préfère filmer de près et avec une certaine complaisance la déliquescence crasse, moite et progressive de cette communauté réduite, cela jusqu’au pétage de câble intégral d’une partie de la troupe. La civilisation régresse alors dans des scènes de décadence pré-apocalyptique appuyée par une direction artistique au niveau et transformant peu à peu le refuge en véritable enfer souterrain.
Sur The Divide, Xavier Gens a clairement fait des progrès par rapport à ses premiers films, réduisant un peu le gouffre entre sa mise en image, efficace et éclairée, et la maladresse de certains dialogues ou de la direction d’acteur en général. Doté de deux acteurs ultra-investis dans leurs rôles de pervers ultimes, le film n’arrive pourtant pas à faire oublier les six autres personnages, régulièrement insipides ou embarrassants, et passe à côté d’un pan entier de son intrigue, laissant un grand vide probablement similaire à ce qui attend les personnages à l’extérieur.
Critique par Alex B
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Je suis tous à fait d’accord avec vous sur cette critique on aurait pu s’attendre à mieux avec un scénario tel que celui-ci pouvant laissé place a beaucoup plus de suspense. Cependant je conseillerais juste ce film pour la prestation marquante de Milo Ventimiglia qui personnellement ma coupé le souffle.
Le jeu d’acteur de Milo Ventimiglia est excellent et épatant! C’est l’un de ses meilleurs rôles dans sa liste de filmographie. J’avais l’habitude de le voir dans des rôles plus “humanitaires”, cette fois ci le voir en fou, violent et pervers, wow. Ce film m’a laissé une sensation d’angoisse et de dégout, il est crachant de vérité : L’instinct de survie de l’Homme fait ressortir l’instinct animal.
Je vous parie que Gens n’a pas fait ce film en se disant : “Bon sang, il faut impérativement que je plaise à Alex B, quitte à laisser de côté tout discours personnel”…
L’égocentrisme n’est pas votre ami cher Alex.