Faces (2011)

Une femme survit à la tentative de meurtre d’un serial killer, qui lui laisse cependant d’importantes séquelles. Elle souffre désormais de prosopagnosie, un trouble de la reconnaissance et de l’identification. Elle ne reconnaît plus les visages et doit refaire sa vie au milieu d’un monde devenu indiscernable. Pendant qu’elle essaye avec l’aide de la police d’identifier son agresseur, ce dernier s’efforce d’éliminer l’unique témoin de ses crimes…

Milla Jovovitch est décidemment cantonnée aux rôles dans les films de genre ces derniers temps : si on met de côté Resident Evil, on l’a vue dans le très conspué Phénomènes Paranormaux ( The Fourth Kind ) mais également dans Escapade Mortelle. Faces ( titre original Face in the Crowd ) est un direct to Dvd de bonne facture sorti à la fin du mois de Juin. Le film possède  des qualités indéniables mais il est malheureusement balisé par  une histoire copée /collée sur les classiques du thriller moderne ( le Collectionneur pour ne pas le citer ). Pourtant, lorsqu’on fait connaissance avec l’héroïne, elle suscite à la fois la sympathie et la séduction, Milla oblige.

Le concept de baser son film sur la prosopagnosie, pathologie méconnue mais mystérieuse pour le grand public est LA bonne idée des scénaristes ( ça sera la seule ). Ils développent ainsi les mystères du cerveau de leur héroïne, ses doutes et ses angoisses en favorisant l’immersion du spectateur puisqu’il voit ce que l’héroine voit ( en l’occurence ce qu’elle ne voit pas ). Les personnages changent ainsi continuellement de visage, et même si ce procédé nous perd quelque peu, on se prend au jeu de la chasse au tueur. La réalisation très téléfilm de l’après-midi rend la chose peu digeste mais la curiosité finit pas prendre le dessus et on se retrouve à regarder Faces comme un plaisir coupable.

Et on sait très bien comment ça va finir, à quelques variations près ( variations déja toutes expérimentées dans de précédents films. ) On multiplie donc les fausses pistes insistant sur l’isolation et la paranoïa de notre héroïne. Le moment de l’agression, censé être le pivot de l’histoire, nous déçoit à cause de cet affrontement mollasson avec un tueur pas très charismatique. C’est d’ailleurs le gros point faible de Faces : celui d’avoir mais le paquet sur la victime sexy et paniquée tout en délaissant le plus important : l’aura du tueur et surtout la révélation finale. Vous serez dégoûtés tellement celle-ci est convenue et profondément débile.

A force de superposer les intrigues de manière maladroite, Julien Magnat finit par nous désintéresser de toutes surtout lorsqu’une histoire d’amour peu crédible entre en jeu. Au final très moyen, Faces est une série B classique, un thriller parano de plus au rayon des DTV mais qui est paradoxalement loin d’être inintéressant. On retiendra seulement la proposition originale qui nous permet de passer un bon petit quart d’heure.