Une bande d’experts en surnaturel aux personnalités un brin barrées traquent les démons en usant de méthodes peu orthodoxes. Alors que l’administration tente de leur faire mettre la clé sous la porte, un esprit démoniaque s’apprête à ouvrir une porte pour ramener sur terre un super boss en mal de destruction de planète. Ça ne vous rappelle rien ? En remplaçant les exorcistes par des chasseurs de fantôme, le pitch de ce Hellbenders, nouveau film de J.T. Petty (The Burrowers) fait vraiment penser au premier SOS Fantômes.
Le générique, ultra-stylisé, donne le ton : nos exorcistes se mettent des caisses comme des rock stars…
Mais malgré cette similitude au niveau de la trame et dans le traitement comique d’un sujet fantastique, Hellbenders a pour principale qualité d’aborder enfin de manière un peu originale un thème déjà bien balisé par le cinéma fantastique, à savoir le film d’exorcisme et ses traditionnels prêtres ultra-sérieux. De ce côté, nous avons affaire à une équipe d’exorcistes complètement déjantés puisqu’embauchés par le Vatican pour vivre une vie de péchés la plus gratinée possible. L’objectif ? En dernière extrémité, l’âme pécheresse de l’exorciste est la terre d’accueil idéal pour attirer le démon avant de l’escorter en Enfer en se suicidant dans la foulée. Pour incarner ces défroqués professionnels, la production a réuni un casting sympathique composé de têtes plus ou moins connues : Clancy Brown, Clifton Collins Jr., Dan Fogler, Macon Blair, Andre Royo, Robyn Rikoon, Larry Fessenden…
Plaisir de retrouver ce bon vieux Clancy Brown (ici un peu en surchauffe)
Côté possédés, le film reprend les gimmicks en vogue depuis l’Exorciste : goût pour les langues mortes, problèmes digestifs explosifs, problèmes de gravité… L’originalité vient par contre d’une certaines générosité dès qu’il s’agit des effets horrifiques et d’en mettre plein la tête à nos pauvres exorcistes. Les démons sont friands de mutilations en tout genre, débarrassant régulièrement nos pauvres protagonistes et autres victimes de quelques organes accessoires (oreilles, doigts…). Tu l’auras compris, Hellbenders s’appuie sur un mauvais esprit pour le moins jouissif.
Un relooking spécial apocalypse
Mais le film est loin d’être parfait. Son principal problème est qu’à force de vouloir être outrancier et culte à tout prix, le film en perd un peu en substance, s’éparpillant dans son accumulation de détails cool au détriment d’une intrigue qui tient finalement sur deux lignes, tous rebondissements inclus. En petit malin, le réalisateur épaissit un peu la sauce via des intermèdes en forme de reportage sur l’invasion démoniaque en cours mais cette astuce se retourne rapidement contre lui. Difficile ainsi de ne pas trouver redondante et frustrante la énième scène de gueule de bois autour de la même table alors qu’on nous apprend furtivement à côté que l’Enfer est lâché sur New York. Hellbenders est donc un divertissement agréable mais manque de suffisamment de consistance derrière sa façade de “wannabe film culte” pour vraiment marquer les esprits.
Critique par Alex B
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