Paranormal Activity : The Marked Ones (2014)

Conçu initialement comme un spinoff destiné au marché latino-américain, Paranormal Activity : The Marked One peut finalement se voir comme un épisode à part entière. Le scénario fait ainsi régulièrement allusion aux films précédents, usant même de caméos et d’un final “connecté” qui ravira les fans. En plus de cet élargissement salvateur d’une mythologie quand même jusqu’ici un peu trop minimaliste, The Marked Ones se révèle même être le meilleur épisode de la saga, donnant enfin au spectateur quelque-chose à se mettre sous la dent.

Les joies de l’adolescence et de ces poils qui poussent partout…

Première bonne nouvelle, le scénariste / réalisateur Christopher B. Landon (Disturbia) casse enfin une unité de lieu peut-être chouette pour le budget des précédents films mais principale cause de bâillement chez le spectateur. L’histoire suit donc aux quatre coins d’un quartier le quotidien d’une petite famille latino-américaine dont le fils aîné, Jesse, fête tout juste l’obtention de son diplôme, accompagné de son meilleur pote, Hector. Quand la voisine du bas se fait dessouder par le meilleur élève de leur promo, les deux potes décident d’aller enquêter sur les lieux. Bien sûr, c’est à partir de là que tout se passe mal : Jesse se réveille avec une étrange marque au bras et des pouvoirs télékinésiques qu’il utilise dans un premier temps pour impressionner ses potes et Youtube.

Rien à dire : on rigole plus chez les latinos

Cette première partie, un peu dans la veine d’un Chronicle, est marrante et nous rappelle combien les familles des premiers films étaient chiantes. Trop lisses et trop propres. Ici, la grand-mère a un petit faible pour la Tequila et le casting latino apporte un peu de fraîcheur à l’histoire habituelle, avec notamment un gang latino qui promet un minimum de spectacle sur le final. Et puis, à force de conneries, les deux ados arrivent à être suffisamment attachants pour que l’on puisse s’impliquer un minimum dans ce qui va suivre.

On a bien sûr le quota de gamines flippantes

Car la joie de nos deux potes va évidemment être de courte durée, le scénario s’enfonçant ensuite dans les affres (et lieux communs) du film de possession et de sorcières. A ce titre, quand Jesse, devenu un mec vraiment très très méchant, s’en prend au Chihuahua familial, on se rend bien compte que le réalisateur ne se prend pas trop au sérieux. Une approche détendue qui lui permet d’aligner généreusement le cahier des charges des effets horrifiques attendus, avec son lot de lévitation, reflets de miroir un peu louches, portes qui claquent, chutes dans les escaliers et jumpscares plus ou moins pourris. Même si le tout manque quand même cruellement de substance et que la terreur est bien loin, ces passages restent divertissants, surtout quand sont repris de façon originale quelques clichés du genre (la traditionnelle scène de Ouija).

A quoi tu ressembleras probablement après un marathon Paranormal Activity 
une fois qu’Oren Peli aura bouclé sa saga

Pour la suite, on reste dans le found-footage pas nerveux pour un sou et aux longueurs ennuyeuses. Cela bien sûr sans rappeler qu’une vraie mise en scène, un peu de cinéma et d’ambition formelle manquent toujours cruellement. Rajoutons à cela un léger repli misogyne d’une série qui sortait pourtant du lot par l’attention portée à ses personnages féminins : ici les femmes ne sont qu’un prétexte pour montrer de la nudité frontale ou des décolletés en gros plan. Même la meilleure pote du héros a un rôle tenant du pot de fleur. Peut-être un cliché concernant les attentes du public latino-américain ? Enfin… Dans tous les cas, les fans de la saga y trouveront plus que leur compte en attendant un 5ème épisode à sortir pour Halloween prochain.

PS : Il faudra quand même un jour que la bande à Oren Peli prenne son courage à deux mains (la bonne blague) et donne un sens à tous ces films au lieu de tourner perpétuellement autour du pot. La peur peut-être de décevoir et de tuer la vache à lait ? Le grand final annoncé, en forme d’arrivée d’un proto-antéchrist adoré par une secte de sorcières, semble en tout cas avoir déjà été vu maintes fois…

News par Alex B