Réalisé par un Biélorusse masqué, nommé Makinov, qui a tellement d’idées à défendre sur Youtube qu’il n’en a plus côté projet cinématographique, se contentant ici d’un paresseux remake du Who Can Kill A Child des 70’s, Come Out And Play propose à nouveau une version très alternative de l’Ile aux Enfants. Les mioches ont trépané Casimir, du moins le pauvre adulte souffrant sous la défroque orange, et règnent en maîtres sur l’île .
C’est dans ce petit coin de paradis perdu que débarque bientôt Beth (Vinessa Shaw), enceinte et bientôt à terme, en vacances avec son mari, Francis (Ebon Moss-Bachrach). Aucunement inquiété par l’absence totale d’adulte dans le petit village et l’omniprésence d’enfants, le couple va se servir tranquilou une Margarita dans un bar déserté, encore inconscient des atrocités commises dans les alentours.
Encore une chance qu’ils n’aient pas leur permis !
L’intrigue suit donc rigoureusement celle de son modèle. Makinov nous épargne quand même quelques reprises comme l’ouverture de l’original. Pour rappel, des images d’archives, montrant le quotidien d’enfants en temps de guerre, y servaient à déployer un discours politique un peu pataud et surtout mettre direct (et il faut l’avouer un peu facilement) la pression au spectateur.
Par contre, comme son prédécesseur, Come Out And Play ne vise pas à enchaîner les saillies gore mais plutôt à créer un malaise quant au comportement très déviant des enfants. Une scène de mise à mort est ainsi filmée comme un jeu de cour de récréation, le montage créant une euphorie malsaine. Le résultat reste malheureusement un peu brouillon et Makinov n’est pas très subtil sur ses effets, abusant d’une caméra portée sans grand intérêt et de ponctuations un peu vaines en fondus enchaînés pseudo-arty. Tout cela ajouté au fait que jamais les enfants ne sont perçus comme autre chose que des pseudos-créatures démoniaques, le film perd en potentiel traumatisant.
Pour une fois que la rentrée des classes est flippante seulement pour les parents…
Pour en rajouter dans la torpeur, il ne se passe vraiment pas grand-chose. Le sort réservé à la « Suédoise » , introduite pourtant plusieurs fois dans le film via des appels radio, est d’ailleurs assez symptomatique tant l’affaire est réglée en moins d’une minute. Peu nombreux, les “rebondissements” tiennent en plus sur des ficelles un peu gênantes comme cet accident de voiture – mais pourquoi rouler aussi vite ? – foutant dans la merde les deux protagonistes.
On retiendra quand même la mort d’un des personnages sur la fin, assez remuante, et un final calqué sur l’original mais fonctionnant toujours aussi bien. Quelques images esthétisantes, jouant notamment sur différents niveaux d’exposition à la lumière, sont également réussies, créant régulièrement l’ambiguïté sur la nature de cette l’île, tour à tour paradis terrestre et porte de l’enfer.
Pour le reste, côté film d’horreur enfantin, à part si l’original vous est complètement inconnu – et encore… -, on préférera toujours The Children de Tom Shankland, Le Village des Damnés de Carpenter ou même la oldie cheap mais sympathique Children of the Corn.
Critique par Alex B
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