Diffusé depuis début octobre sur MTV, Teen Wolf est une nouvelle tentative d’injecter un peu de mythe du Loup Garou dans les couloirs d’un lycée US. Nouvelle ? Pas tant que ça finalement puisque cette série adapte un nanard classique des eighties mettant en scène Michael J Fox en ado un peu trop poilu. Cette version 2011, plus sombre, suit cette fois Scott McCall, jeune lycéen mordu par un loup lors d’une escapade nocturne dans les bois à la recherche d’un cadavre, activité apparemment fort commune chez tous les jeunes américains. Son corps commençant à muter (la série nous resservant une louche de lycanthropie comme métaphore de la puberté, poils qui poussent et poussées d’hormones en perspective), son pote « geek de service », grand classique maintenant du teen drama à l’américaine, lui annonce qu’il est probablement devenu un loup garou. Cette piste est évoquée au bout de 10 minutes et la série surprend d’emblée en présentant comme acquis ces adolescents conscients de toute la littérature sur le sujet.
Teen Wolf nous épargne donc un préambule qui aurait pu s’étaler jusqu’à la pleine lune et se lance rapidement sur ses différentes intrigues : la romance entre Scott et Allison, nouvelle arrivante qui va se révéler fille d’une lignée de chasseurs de loup garou remontant au Gévaudan, la vie de Scott sous l’apprentissage de Derek, maître loup garou aux intentions ambiguës, et enfin la traque de l’Alpha, loup-garou super puissant, responsable de tout ce bazar et probablement planqué sous les traits de l’un des personnages du casting…
A ces lignes scénaristiques oscillant donc sans grande originalité entre comédie romantique sous influence « Roméo et Juliette », film d’apprentissage et whodunnit horrifique, viennent se greffer quelques sous-intrigues liées aux personnages secondaires. On retiendra surtout celle mettant en scène Jackson, champion de crosse – le sport local – et accroc à la performance. Le bellâtre et nemesis affiché de Scott tentera pendant toute cette première saison de découvrir le secret de ce dernier afin d’en « profiter ».
La série se regarde assez facilement et le résultat est divertissant. Malgré le côté teen, quelques effets gores assez réussis et généreux surviennent de temps à autre. On regrettera par contre la qualité très variable des effets spéciaux. L’alpha, tout en CGI, reste ainsi la plupart du temps tout juste digne d’une créature de vieux jeux 16 bits et certains maquillages sont parfois très sommaires. Le look de Scott en loup-garou dans certaines scènes semble ainsi se limiter à des postiches de sourcils, une perruque touffue et une paire de lentilles pour un résultat peu convaincant à l’écran.
Avec 10 épisodes au compteur, l’intrigue se déroule assez vite et bénéficie de rebondissements plutôt bien amenés. On regrettera par contre les quelques épisodes où le fil narratif s’enlise dans la romance chaste entre Scott et Allison. Une relation traduite parfois à l’écran par quelques passages très kitsch comme cette moitié d’épisode les voyant juste se balader en forêt pour une série de vignettes automnales un brin désuètes et finalement peu nécessaires.
Porté par un casting sympathique aidant un minimum à dépasser le déficit global d’originalité, Teen Wolf est donc une teen comedy horrifique se laissant facilement regarder. Un divertissement agréable malgré la tonne de guimauve encombrant la love story principale et des effets spéciaux perfectibles. On espère que ces quelques défaillances seront corrigées pour la suite. Car, vu le succès rencontré par cette série aux Etats-Unis, tu peux être certain que des loups-garous vont sillonner les couloirs de lycée pendant encore quelques saisons.
Critique par Alex B
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