Tu pensais que la Pologne était un pays en plein boom économique et peuplé de plombiers heureux d’être rentrés chez eux, The Shrine de Jon Knautz, réalisateur du sympathique mais cheap Jack Brooks : Monster Slayer, te montre un pays qui n’a pas l’air d’avoir trop bougé depuis le Moyen Age et plutôt réticent au tourisme de masse. Ainsi, tout juste débarqués des Etats Unis, une journaliste, son mec et une stagiaire photocopieuse, vont se confronter à une bande de locaux soupçonnés de faire disparaître les globetrotters venus s’aventurer sur leur territoire.
Un accueil chaleureux
The Shrine commence sur les bases d’un survival qu’on appréhende un peu dès ses premières minutes : les victimes potentielles son peu nombreuses et caricaturales, la réalisation assez molle et les méchants un peu ridicules, la direction artistique semblant avoir fait ses courses chez Tati pour les costumes. La bande sonore est à la mesure du reste, sans relief, et illustre une intrigue très convenue, même si ponctuée d’éléments surnaturels qui, on y reviendra, annoncent un dénouement plus intéressant. Le réalisateur abuse aussi des fondus enchainés et applique une désaturation sur l’image de manière un peu trop uniforme et poussive.
Un service Spa, pédicure et massage du visage selon une tradition séculaire
Hormis quelques plans de brouillard révélant les limites du fond vert, les effets horrifiques restent par contre dans l’ensemble assez réussis. L’apparition d’une imposante statue au milieu des bois donne lieu à une scène assez impressionnante et dans la veine d’un vieux film gothique de la Hammer. Le film passe ensuite clairement au niveau supérieur dès que cet aspect surnaturel, amorcé jusqu’ici par quelques indices, se réalise complètement. L’aspect survival, jusqu’ici bâclé, est alors abandonné et The Shrine se lance dans une toute autre thématique. Loin d’être un gimmick de petit malin pour les dernières secondes, ce retournement dure près de 25 minutes et finit par trancher radicalement avec le reste du film sur tous les plans. La réalisation, les effets gores et la tension passent à la vitesse supérieure et l’intrigue prend soudainement plus de consistance pour s’achever dans la douleur.
Un brouillard à fort taux de CGI
Avec la moitié de son maigre budget probablement englouti dans son final, The Shrine en découragera plus d’un dans sa première partie longue et laborieuse. Les autres se verront récompensés par un final dévoilant le vrai potentiel du réalisateur mais faisant aussi regretter un tel déséquilibre.
Critique par Alex B