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[Critique] Texas Chainsaw 3D (John Luessenhop, 2013)

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Après le massacre de ses quatre amis, Sally était parvenue à échapper à l’épouvantable famille Sawyer. Les habitants de la petite ville de Newt, au Texas, avaient décidé de faire justice eux-mêmes, brûlant la maison de cette famille maudite et tuant tous ses membres. C’est du moins ce qu’ils crurent à l’époque…

Amateur de la saga Massacre à la tronçonneuse, il va falloir vous faire une raison : tous les remakes ne sont pas forcément aussi bons que celui de Nispel en 2003. On attendait un nouveau film depuis des années après le décevant “Le commencement” en 2006, on pensait même que le prochain film serait un focus sur le personnage de Leatherface, qui n’a jamais eu droit  à sa propre histoire, malgré tout le mystère qu’il suscite. Mais ce nouvel opus, lancé en 3D pour faire fonctionner la machine à fric un maximum, se prétend être une suite au film original de Tobe Hooper datant de  1974. Il ne s’agit pas non plus d’un remake de la suite réalisée en 1986, mais bien un nouveau film, indépendant de tous les autres.
Cette idée doit provenir des producteurs hollywoodiens qui ont trouvé une autre manière de détourner un matériel original : après le remake, la séquelle, la préquelle, maintenant le retcon. Qu’est-ce que c’est que cette chose ? Il s’agit d’une continuité rétroactive qui consiste à ignorer tous les films qui ont été fait après le film original, pour en réécrire une toute nouvelle lignée. Argument créatif ou marketing ?

Quand le film débute, on est encore dans la maison des Hewitt  ( qui sont devenus les Sawyer pour une raison inconnue ) dont une jeune fille vient de s’échapper. Les villageois vont alors vouloir réduire la famille à néant comme ultime vengeance. L’idée de scénario de base était donc plutôt séduisante, car on allait suivre le destin d’une petite fille issue de la famille de Leatherface, et ce qu’elle allait devoir faire plus tard avec un héritage difficile à porter. Mais Texas Chainsaw 3D ne fait pas que revisiter le mythe, il le dépouille carrément pour ne laisser que des miettes, donnant au public une oeuvre presque honteuse.
Quand on fouille un peu, on se rend compte que le scénariste n’est autre que Adam Marcus, dont le CV est déjà entaché par le pire épisode de la saga Vendredi 13 : Jason va en enfer. Ce n’est donc pas la première fois que le gars détruit un personnage iconique en en faisant une créature tout sauf effrayante. Car c’est bien ça qui est le plus triste dans Texas Chainsaw 3D, c’est que Leatherface ne fait plus peur : même sa tronçonneuse devient un accessoire inutile.

Le film devient un slasher lambda aussi crétin que vain. Les personnages ne servent à rien ( mention spéciale au blond qui se fait prendre en autostop ), les incohérences sont monumentales ( pour un film qui est censé se passer dans les années 90, amusez-vous à identifier les éléments qui ne collent pas … ). On a juste l’impression que le métrage a été fait à la va-vite avec un manque de rigueur et de travail flagrant. Au bout d’une quinzaine de minutes, les scènes les plus grotesques et illogiques nous mettent au défi d’aller au bout du film, sans avoir envie de jeter sa télé par la fenêtre.
Et si on arrive jusqu’à la fin, il faudra être fort pour supporter la stupidité de celle-ci. Bref, Texas Chainsaw 3D est une grosse déception, distribuée plus de 6 mois après sa sortie U.S en France. A part la curiosité, vous n’avez aucune raison pour vous infliger ce film, si on peut appeler ça comme ça.

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