[Critique] True Blood saison 3 (Alan Ball, 2010)

Cette saison 3 de True Blood fait directement suite à la précédente alors que la petite bourgade de Bon Temps peine à se remettre des orgies sanglantes menée par une Ménade (sorte de bacchante de l’apocalypse me dit Wikipedia) : Sookie part donc à la recherche de Bill le gentil vampire kidnappé par un gang de loup-garou accrocs au sang de vampire. Pendant ce temps, Tara fait difficilement le deuil d‘Eggs, son amant sorti d’une pub Calvin Klein et possédé par la Ménade avant d’être tué par Jason Stackhouse. Traumatisé par son acte, le frère de Sookie est désormais dans l’incapacité d’assurer son rôle de crétin bodybuildé à la libido exacerbée.

Sookie coincée dans une pub pour un mauvais parfum

Après le déferlement d’événements de la saison passée, ce 3^ème chapitre de la saga d’Alan Ball semble freiner un peu ses ambitions narratives, voire faire du surplace en multipliant des intrigues secondaires peu intéressantes: Sam Merlotte qui retrouve sa famille de beaufs métamorphes, Lafayette qui profite de sa vie de dealer de V avec son nouvel amant, la fausse rousse Arlene et le vétéran Terry prêts à devenir parents, Hoyt en plein dilemme sentimental face à la belle jeune vampire Jessica….  Des side-stories souvent sans relief jusqu’à un final annonçant des développements plus intéressants dans la saison 4. En plus de cette sensation de remplissage pour délayer l’intrigue principale sur 12 épisodes, True Blood joue aussi la redite à l’exemple du retour complètement barbant de la créatrice de Bill pour des scènes quasi-similaires à la saison 2.

Eric Northman prend les rennes de la saison…

Et puis on et un peu lésé par ce qui est réservé à Jason Stackhouse qui volait le show dans la saison précédente avec son passage hilarant dans la secte de culs bénis vampirophobes comme lors de son retour gonflé à bloc dans un Bon Temps complètement zombifié. Dans la saison 3, son intrigue se déconnecte de toutes les autres et ne dépasse guère les frontières de la love-story compliqué sur fond de crise existentielle. Côté vampires, le triangle Bill-Sookie-Eric se resserre un peu plus alors que les intentions initiales de Bill Compton concernant Sookie se révèlent très ambiguës et qu’un facette plus « humaine » transparait chez Eric Northman, vampire bad-ass – Alexander Skarsgard, révélation de la série – prêt à tout dans cette saison pour savourer une vengeance centenaire.

Russel s’apprête à annoncer la météo

L’arrivée de nouveaux personnages vient heureusement pimenter ce nouveau chapitre. Russel Edginton, roi du Mississipi et super vampire à l’attitude rock star, fait ainsi mouche à chacune de ses saillies d’immortel blasé. Son apparition en prime time dans un JT figurera d’ailleurs dans les annales de la série. Alcide est quant à lui un loup-garou à la cool qui hante déjà les rêves érotiques d’une partie de l’audience féminine; l’animal ayant en plus pris le pli de Twilight avec ses loups-garous bodybuildés et allergique aux tee-shirts. La trame d’une Tara toujours aussi hystérique sera relevée par l’arrivée d’un prétendant aussi entreprenant que complètement barré : Franklin, un vampire aussi comique que complètement psychotique.

True Blood c’est aussi des gens qui vivent d’amour et de sang frais

Et niveau sexe ? Un des arguments de True Blood était aussi son partie pris de mettre en scène l’intimité de ses protagonistes d’une manière explicite et à l’opposé des minauderies de la saga Twilight. Une orientation donnant lieu ici à des séquences parfois complètement gratuites allant même jusqu’à  abuser de la grosse ficelle scénaristique du « en fait c’était un rêve… » pour filmer de quoi attirer l’internaute de passage dans la bonne annonce (« Quoi, une scène de cul entre Sam et Bill !!! »).  Un quota de scènes de sexe multi- orientation bien rempli et s’aventurant même dans des territoires plus perturbant lors d’une scène d’ébats « vampire-style » qui vous retournera bien la tête…

Un des personnages trop inexploitées de la série…

Mais la grande déception de cette saison 3 reste son « anti-final »bien frustrant. Cette stratégie de laisser le spectateur avec un maximum d’éléments en suspens pour s’assurer une audience monstre pour la première de la saison 4 en juin 2011 en agacera sûrement plus d’un…

Par Alex B