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Loading...Quatre étudiants partent en vacances dans une maison située au fond des bois. Alors que Scotty et Shelly sont en pleine partie de Monopoly, Bruce et Ellen décident de s’organiser un pique nique dans la forêt. Là, ils y découvrent un ancien cimetière indien ainsi qu’une digue que Bruce récupère, malgré les protestations d’Ellen. Dès lors, un esprit en colère se manifeste et va faire vivre à tous un véritable cauchemar…
Within The Woods pourrait sans conteste être rebaptisé “Evil Dead 0” . Sam Raimi décide en 1978 de réaliser un film d’horreur prototype dans le but de trouver des investisseurs et convoque son ami de longue date Bruce Campbell ainsi que Ellen Sandweiss pour incarner les premiers rôles. Produit avec un budget de 1600 dollars, le court-métrage est une occasion pour Raimi, après Clockwork la même année, de mettre en avant tout l’intérêt qu’il porte au cinéma d’horreur. Puisant ses inspirations dans l’univers de Lovecraft, il va jusqu’à s’intéresser au concept des livres magiques, en particulier le Necronomicon qui, s’il n’apparait pas dans Within The Woods, sera présent dans sa future trilogie.
La suite on la devine, le projet démo va permettre à Raimi de récolter les fonds nécessaires pour démarrer la production de son remake en version longue, le bientôt cultissime Evil Dead.
Si l’histoire est à peu de choses près la même, les fans pourront bien vite remarquer que le héros ici n’est pas Bruce Campbell mais Ellen Sandweiss, configuration qui sera inversée dans Evil Dead. Possédé par l’esprit dont il a profané la tombe, Bruce (et non Ash) va semer la terreur jusqu’à faire régner le mal. Véritable condensé d’idées, Within The Woods se livre à des expérimentations ingénieuses de mise en scène. La “Shaky-cam” y fait ainsi ses débuts, personnifiant le démon qui prend en chasse la pauvre Ellen dans la forêt, et l’inventivité des mouvements d’appareil créent un dynamisme incontestable.
Niveau maquillages, Tom Sullivan parvient malgré le petit budget à faire du bon boulot. Une mise en bouche de ce qu’il accomplira par la suite, non sans quelques difficultés dues aux contraintes d’un tournage réputé laborieux.
Avec Within The Woods, on prend plaisir à retrouver les éléments qui feront le succès d’Evil Dead:
l’usage de la caméra subjective, une ambiance sonore anxiogène ainsi que des séquences qui seront reproduites presque à l’identique. Citons le banc suspendu qui cogne contre le mur, le démon qui se ronge la main à moitié arrachée, ou encore Ellen qui essaie désespérément d’ouvrir la porte de la maison, pourchassée par l’entité diabolique. 32 minutes d’expérimentations qui posent les bases du long métrage auquel aspirent Raimi et sa petite équipe.
Prologue incontournable pour tout fan qui se respecte, ce coup d’essai a acquis au fil des ans un véritable statut de film mythique. Statut qui tient aussi du fait qu’il est malheureusement introuvable dans une version décente. Les quelques copies dénichées sur le web sont de piètre qualité et il semble que tout projet d’édition DVD soit avorté.
Indissociable de l’aventure Evil Dead, Within The Woods est assurément un must-see, précurseur expérimental d’une saga que l’on ne présente plus. Il préfigure tout le savoir faire de Sam Raimi qui avec un budget dérisoire parvenait déjà à faire des miracles. Si vous ne l’avez pas encore vu, fouillez le web à sa recherche, c’est un ordre !
Critique par Sébastien Dm
