Portes qui claquent, meubles qui ont la bougeotte, poupées flippantes, phénomènes télékinésiques plus ou moins agressifs et équipes de scientifiques à la ramasse… Avant d’aller découvrir dès mercredi en salle si James Wan a su dépasser ces quelques clichés dans The Conjuring, laisse nous te guider parmi quelques uns des représentants les plus efficaces du genre « film de maison hantée ». Première partie d’une liste chronologique des principaux fleurons (mais aussi de quelques ratés) du genre “habitat paranormal” ou quand, sur un même canevas de passages obligés, quelques réalisateurs ont su imposer leur patte et influence sur des décades de production sans âme.
1. The Haunting (aka La Maison du Diable) de Robert Wise (1963)
Après West Side Story, Robert Wise réalisait au début des années 60 un nouveau classique du 7ème Art mais dans un tout autre genre… Une jeune femme légèrement perturbée rejoint l’expérience d’une équipe d’experts et scientifiques enquêtant sur une imposante maison réputée hantée. Sur cette trame désormais classique se pose pour le première fois un doute quand à la réalité des événements et la santé mentale du personnage principal. Le surnaturel comme symptômes de névroses d’un individu ? Une interrogation appuyée par une mise en scène quasi-expérimentale, préfigurant même parfois David Lynch et autres surréalistes sur pellicule, ainsi qu’un travail dingue sur le son. Autre élément repris plus tard : la maison est un personnage à part entière et Wise la filme comme telle, en faisant une entité presque menaçante avec ses fenêtre scrutant l’âme de ses visiteurs…
2. The Legend Of Hell House (aka La Maison Des Damnés) de John Hough (1973)
Sur un scénario de Richard Matheson (qui a également écrit le livre original), The Legend Of Hell House retrouve une nouvelle maison hantée investiguée par une équipe d’experts. Leur mission : tout simplement confirmer l’existence d’une vie après la mort. Malgré quelques scènes un peu énervées (et toutes présentes dans la bande-annonce), le film a salement vieilli. Surnage quand même une originalité : l’esprit frappeur est un gros pervers et essaye de choper la jolie médium. L’atmosphère y est donc plus malsaine que vraiment flippante et préfigure le poltergeist violeur et électrisant du controversé The Entity…
3. The Changeling (aka L’enfant du Diable) de Peter Medak (1979)
Dans une maison labyrinthique, un vieux compositeur de musique classique décide d’enquêter sur les poltergeists l’assaillant de plus en plus violemment. Modèle de film d’investigation paranormale, oeuvre puissante et tragique, The Changeling réserve également quelques bons moments de trouille (la chaise roulante !) et aligne plusieurs scènes matricielles du genre, toutes reprises par exemple dans Insidious, le Sixième Sens, L’Echine du Diable et même The Ring.
4. Amityville : La Maison du Diable de Stuart Rosenberg (1979)
Le succès en salle à sa sortie, en partie dû à la fameuse mention “inspiré d’une histoire vraie”, et une rediffusion télé massive du film (et de ses suites et préquelles) dans les années 90 feront du premier Amityville un indéboulonnable du genre “Maison Hantée”. Cela malgré une réalisation basique, des problèmes de rythme et des effets aujourd’hui beaucoup moins marquants puisque devenus complètement clichés…
5. The Shining de Stanley Kubrick (1980)
Après quelques petites productions qui ne devaient probablement pas rester dans les annales du 7ème Art (Barry Lyndon, 2001, Orange Mécanique, ce genre de trucs…), Stanley Kubrick profite des longs couloirs de l’Overlook Hotel imaginé originellement par Stephen King (autre pointure dans son genre) pour délivrer quelques pics d’effroi encore jamais ré-atteints. Quelques figures comme le père progressivement transformé en boogey-man, la balle enfantine sortie de nulle-part ou la fameuse scène de la baignoire seront ensuite reprises ad-aeternam dans toutes les bonnes vieilles maisons hantées.
6. Poltergeist de Tobe Hooper (1982)
Une petite famille américaine vivant dans une grande maison californienne est sujette à des phénomènes paranormaux allant jusqu’à envoyer l’un des gamins dans une autre dimension. Après les échecs répétés d’une bande de scientifiques et para-psychologues complètement dépassés, l’un des parents décide de traverser lui même la frontière inter-dimensionnelle pour aller récupérer sa progéniture… Vous avez dit Insidious ? Non, c’est d’abord Poltergeist, oeuvre à double facette. Quand le réalisateur de Massacre à la Tronçonneuse se retrouve en effet produit par Spielberg, l’imagerie “merveilleuse” de ce dernier s’entrecoupe régulièrement de séquences horrifiques ultra-marquantes comme cette attaque d’arbre complètement cauchemardesque, l’assaut d’une inquiétante poupée clown préfigurant Chucky ou cette scène de miroir étonnamment gore…
Dossier par Alex B