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Entretien avec Craig Gillespie, réalisateur de Fright Night ( le remake )

A l’occasion de la sortie de Fright Night le 14 Septembre prochain, remake modernisé et un peu édulcoré du fameux Vampire vous avez dit Vampire  ? ( Fright Night aussi dans sa version originale ) film culte des années 80. Cette fois-ci, l’histoire se concentrera sur Charley Brewster (Anton Yelchin), élève de Terminale qui connaît tous les succès : il fréquente les jeunes gens les plus en vue du lycée et sort avec la plus jolie fille de l’établissement.

D’ailleurs, il est tellement sûr de lui qu’il ne ménage même pas son meilleur ami, Ed (Christopher Mintz‐Plasse). Mais les ennuis commencent quand Jerry (Colin Farrell) emménage à deux pas de chez lui. S’il semble être un type sympa au premier abord, il y a chez lui quelque chose de malsain, et pas même la propre mère de Charley (Toni Collette) n’y prête attention ! Après l’avoir observé plusieurs jours, Charley en conclut, sans le moindre doute, que Jerry est un vampire qui se repaît des habitants du quartier. Ne parvenant pas à convaincre qui que ce soit, Charley devra prendre les choses en main pour se débarrasser une fois pour toutes du monstre.

FRIGHT NIGHT est réalisé par Craig Gillsespie et produit par Michael De Luca et Alison Rosenzweig. Rencontre avec le réalisateur :

Comment êtes-vous passé d’un film assez modeste comme UNE FIANCÉE PAS COMME LES AUTRES à une production importante comme FRIGHT NIGHT ?

Le scénario de Marti Noxon m’a beaucoup plu car elle a su mêler horreur et humour, mais à une bien plus grande échelle qu’UNE FIANCÉE PAS COMME LES AUTRES. J’aime faire en sorte que le spectateur se sente sollicité. Je tiens à lui laisser suffisamment de marge de manœuvre pour qu’il décide par lui-même si telle scène est drôle ou pas, ou si le ton est tragique ou effrayant. Nous avons tous notre propre interprétation des histoires que nous entendons et j’aime bien l’idée que chacun ait son point de vue sur un film.

Je n’avais pas encore eu l’occasion de faire de la caméra l’un des personnages de mon film. Dans le cinéma d’horreur et les thrillers, cela fait partie intégrante du dispositif de mise en scène. Dans mes précédents films, je m’étais surtout concentré sur le jeu des acteurs, et je voulais que la caméra soit invisible. Dans celui-ci, la caméra est l’un des protagonistes et, à ce titre, suscite du suspense, de la peur, et des émotions fortes, lorsqu’elle se faufile dans une pièce ou qu’elle filme un personnage à la volée. C’était vraiment amusant à faire.

Qu’est-ce qui vous a posé le plus de difficultés en tournant le film en 3D ?

Je tenais vraiment à utiliser cette technologie avec fluidité et à ce qu’elle ne prenne pas le pas sur le jeu des acteurs. Tourner en 3D ne fait pas du tout appel aux mêmes capacités qu’en 2D. Il existe beaucoup de règles sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire quand on utilise des caméras 3D, mais au bout du compte, j’ai eu le sentiment qu’il s’agissait avant tout d’avoir une sensibilité artistique. J’ai également travaillé avec Javier Aguirresarobe, qui est un directeur de la photo extraordinaire. Il a éclairé 54 films, dont LES AUTRES, LA ROUTE et – détail amusant – les deux derniers volets de la saga TWILIGHT. On a travaillé avec une profondeur de champ restreinte, ce que l’on n’est pas censé faire en 3D, mais on s’est dit que le spectateur aurait le sentiment de se retrouver dans un espace confiné et clos.

L’autre spécificité du tournage en 3D, c’est que la caméra doit être stable. On ne peut pas vraiment tourner caméra à l’épaule car le matériel est trop encombrant. Paradoxalement, FRIGHT NIGHT m’a ramené à l’époque d’un tournage traditionnel. J’ai fait des mouvements d’appareil très lents, à la Dolly, car il fallait tourner les scènes en un seul plan. C’était intéressant de viser cette fluidité.

Comment s’est passée votre collaboration avec DreamWorks ?

C’était formidable. Ils m’ont vraiment fait confiance parce que je n’étais pas a priori le réalisateur qui s’imposait pour ce type de projet. S’agissant de la tonalité d’ensemble qu’on cherche à obtenir, c’est toujours une question extrêmement délicate. Il faut savoir qu’on a le soutien du studio, parce que si on part dans trop de directions à la fois, on peut se perdre en cours de route. Il faut avoir une vision très claire des choses quand on réalise un film, et DreamWorks m’a beaucoup encouragé dans ce sens et m’a donné les moyens d’y arriver. Le studio m’a aussi fait confiance pour le casting et le tournage. J’ai dû tourner quelques plans très compliqués et ils m’ont aidé à les mener à bien.

Avez-vous été satisfait du casting ?

Je crois bien que c’est Howard Hawks qui disait que le casting compte pour 90% dans la réalisation d’un film. Anton s’est beaucoup investi personnellement dans son personnage et dans son parcours initiatique. Il joue le type solide du film, ce qui est toujours très compliqué. Pour Imogen, il fallait surtout travailler ses rapports avec Charley et l’évolution de leur relation. Christopher Mintz-Plass et David Tennant ont apporté une touche humoristique qui était bienvenue, tout en étant très concrets. On a dû trouver des acteurs qui soient en adéquation avec le ton du film, et on y est parvenu. Ils ont fait en sorte que leurs efforts ne se voient pas à l’écran.

Qu’avez-vous pensé de Colin dans le rôle du vampire ?

Il est parfait. Tandis qu’Anton joue un ado qui tente de grandir, Colin campe le mâle dominant que le garçon doit affronter pour devenir adulte. C’est un affrontement classique entre deux mâles, et une situation ancestrale, où deux mâles se provoquent en duel. Colin est l’incarnation même du type viril non seulement parce que c’est un vampire, mais aussi en raison de sa personnalité. Il a totalement cerné son personnage. Il a abordé le rôle sans crainte et a compris instinctivement ce qui se jouait. Colin a apporté tout un tas de petits détails qui donnent vraiment vie au personnage.

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