Marcos Vela, critique gastronomique accepte la proposition d’une éditrice qui lui propose d’enquêter sur un phénomène nouveau en Espagne : les restaurants clandestins, organisés au domicile des hôtes, qui proposent des mets rares et raffinés. De dîners en dîners et de rencontres (féminines) en rencontres (féminines), Marcos suit la piste d’un restaurant proposant de la viande humaine, un sujet qui pourrait booster les ventes de son livre…
Avec Omnivores, on pouvait s’attendre à une sorte d’Hostel espagnol version cannibale, on se retrouve dans un épisode d’Un dîner presque parfait… Oscar Rojo, malgré le pitch prometteur de son film, passe complètement à côté de son sujet. Tournant autour du pot pendant les trois quarts du film, Omnivores n’instaure aucune tension, ne propose pas d’enquête à proprement parler (le héros, tellement beau gosse, inspire la confiance au premier coup d’œil et rencontre des femmes qui lui font des confidences sur l’oreiller, ça tombe bien!) et n’approfondit pas du tout le sujet du cannibalisme, malgré un début “choc”, qui laissait présager un film sans concessions.
Les personnages d’Omnivores sont creux, stéréotypés et caricaturaux, quand ils ne sont pas carrément grotesques. Certains acteurs sont inexpressifs au possible (les personnages de Marcos et Dimas en tête, avec leur regard bovin et leur mono-expression) et ce n’est pas le sosie raté de Sébastien Chabal en boucher attardé qui viendra rattraper le casting. Alors que l’affiche (un brin mensongère) semblait nous promettre, avec ce personnage, une sorte de boogeyman proche de celui interprété par Vinnie Jones dans Midnight Meat Train, on se sent un brin lésé avec ce colosse dont les passe-temps varient entre boire du lait en boîte de nuit et enlever des gens dans la rue en leur donnant des petits coups de maillet tout mous… Côté féminin, les deux actrices principales ont certainement été choisies pour leurs seins siliconés, et n’ont pas grand chose à offrir de plus que quelques plans boobs gratuits. Le groupe de cannibales mondains n’a pour sa part même pas le temps d’être caractérisé ni exploité puisque la fin du film est précipitée dès lors que le film entre dans le cœur du sujet.
Car le rythme d’Omnivores est des plus bancals, alors que l’on passe les trois quarts du film à suivre Marcos dans son semblant d’enquête, la maison où ont lieu les dîners secrets n’est que très peu exploitée, à part pour quelques plans de boucherie bien trop timides pour faire basculer le film du côté série Z gore et fun qui aurait pu sauver le film.
Ajoutons à cela une réalisation complètement plate, digne d’un banal téléfilm, une musique poussive qui vient souligner pas vraiment subtilement les situations censées créer un peu de tension, une scène de douche du héros qui tient de la pub pour gel douche masculin, et surtout, un final assorti d’un flashback lourdingue et du texto explicatif le plus nul du monde… On sort de la salle avec le sentiment qu’on a très certainement assisté au pire film du festival.