S-VHS (2013)

V/H/S/2 est un peu la version bigger/stronger/better d’une première anthologie très loin d’être parfaite. L’idée originelle était pourtant bonne : réunir quelques jeunes pousses du cinéma horrifique afin de dynamiter le found footage, style low cost par nature et depuis toujours trop pépère, le clonage régulier du soporifique Paranormal Activity n’arrangeant rien. L’objectif alors affiché par V/H/S : repousser les limites du concept. Malheureusement, la qualité beaucoup trop variable des segments ainsi qu’un manque de cohérence dans l’esprit global en faisaient une expérience horrifique loin d’être inoubliable. Pour cette suite, même le fil conducteur, sorte de remake de celui de la première anthologie et avec deux enquêteurs remplaçant cette fois les jeunes cambrioleurs, est réussi et arrive à faire peur en se montrant un peu moins timoré.

Le sport, finalement très mauvais pour la santé…

Première amélioration, les producteurs ont eu la bonne idée de passer de 6 à 5 histoires, fil conducteur inclus, permettant aux scénaristes de développer un peu plus leurs scénarios. Côté casting des réalisateurs, V/H/S/2 s’ouvre cette fois au cinéma asiatique qui dépote et, comme vous allez le voir, cela est salutaire…

Le premier segment, “Phase I Clinical Trial”, pourtant réalisé par Adam Wingard (You’re Next) est un poil décevant. Pas de bol pour une ouverture. On y suit un jeune homme dont l’œil électronique récemment implanté permet d’entrer en contact avec des fantômes de plus en plus agressifs. Quelques effets sympathiques et une saillie d’érotisme en mode POV complètement gratos ne nous font malheureusement pas oublier que l’histoire, ici sans véritable conclusion, a été vue dix mille fois dans des productions asiatiques, la franchise The Eye en tête, tout comme ses jump-scares répétitifs.

Ah ça les lentilles de contact, c’est toujours douloureux au début..

On monte d’un cran avec “A Ride In The Park” qui répond à une question fondamentale pour tout fan de zombies : cela donnerait quoi une caméra Go-Pro attachée à la tête d’un zombie, cela bien sûr en plein début d’apocalypse ? Sur ce concept bien mortel, Gareth Evans (The Raid) s’amuse comme un dingue et, malgré quelques cafouillages, arrive même à se raccrocher sur son final à une tonalité d’un romantisme désespéré bien prenant.

Un peu hardcore comme team-building…

Vient ensuite le sommet de cette anthologie (et probablement, je pèse mes mots, du found-footage en général) avec le fou furieux “Safe Haven”. Sous prétexte d’un reportage multi-caméras au sein d’une communauté religieuse un peu particulière, Timo Tjahjanto (Macabre, le Massacre à la Tronçonneuse indonésien) livre un tour de manège horrifique apparemment jamais à court d’idées pour maintenir la tension à un point critique. Un segment qui assume complètement son délire too much complètement jouissif et qui aligne les tableaux apocalyptiques complètement hallucinants. En bonus, le scénario s’autorise même un peu d’humour noir dans son final grand-guignolesque.

E.T. a bien grandi

On redescend un peu avec “Slumber Party Alien Abduction” qui confronte, comme son titre l’indique, des ados en pleine “soirée pyjama” à des extraterrestres en quête de nouveaux cobayes. Malgré une progression sans surprise, Jason Eisener (lHobo With A Shotgun) assure quand même le spectacle avec des aliens aux apparitions aussi tonitruantes que réussies et une vue subjective de chien assez marrante.

Humour potache et mauvais esprit à tous les étages, gore outrancier dosé bien généreusement, le tout sur un rythme parfois ultra-énervé… Un esprit “série B” plane bien évidemment sur ce V/H/S/2 qui est à voir comme un divertissement horrifique réussi et parfois jubilatoire dans ses meilleurs segments. A moins d’être vraiment allergique au found-footage, difficile de bouder son plaisir…

Critique par Alex B
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Film en compétition de l’Etrange Festival 2013 et qui sera diffusé les 6 et 13 septembre.

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BONUS : les posters alternatifs !