L’un des suspenses les plus renommés dans le genre « viol/vengeance » est brutalement mis à jour avec la nouvelle version controversée de Steven R. Monroe. Jennifer (Sarah Butler), une jeune romancière, décide de se rendre dans un chalet retiré pour s’isoler et se lancer dans une séance prolongée d’écriture. Une rencontre délicate à une station-service la cible comme proie parfaite pour une bande d’habitants du coin qui décide de profiter d’elle de plus d’une façon… Lors d’une séquence horriblement repoussante, Jennifer est battue, violée collectivement et pratiquement mise en miettes. Elle s’éloigne en rampant et ne fait plus jamais surface. Ses attaquants présument qu’elle est morte quelque part dans les bois. Dans un sens, ils n’ont pas tort. Ce qu’il reste de Jennifer n’est que loque humaine. Une loque qui bouillonne de rage. Violée et déshumanisée à un point tel que ce qui demeure de sa personne tend plus vers l’inhumain. Ses agresseurs vont le payer, et ce, de manière qu’ils n’auraient jamais crue possible.
Réalisation: Steven R. Monroe
Scénario: Stuart Morse
Interprètes: Sarah Butler, Rodney Eastman, Jeff Branson, Daniel Franzese, Chad Lindberg, Andrew Howard
Production: Sarah J. Donohue, Lisa Hansen, Paul Hertzberg, Jeff Klein, Gary Needle, Alan Ostroff, Meir Zarchi
Origine de la copie: Cinetel/Anchor Bay
Rencontre avec Sarah Butler premier rôle du remake du film culte.
Que saviez-vous de film et de son historique lorsque vous avez auditionné pour le rôle?
Rien du tout. L’original a été fait avant ma naissance! Et puis, je n’ai jamais été une grande cinéphile, donc je n’étais vraiment pas avertie. Mais Cinetel était très réservé de toute façon, ils ont fait le casting sous le titre « day of the woman », ils se cachaient un peu derrière l’obscurité de ce nom. Ils ne voulaient probablement pas effrayer les acteurs plus timides avec un projet si notoire.
Parlez-nous du processus d’audition. J’imagine que tous les acteurs devaient être préalablement évalués d’une certaine façon pour s’assurer que le rôle ne les traumatiserait pas trop.
En fait, le processus d’audition était pas mal identique à n’importe quel autre… en tant qu’acteur, nous devons choisir nos projets en nous basant sur le matériel qui nous est disponible. Parfois c’est le script au complet, parfois juste quelques pages. Cette fois ci, ils m’ont donné le manuscrit entier et m’ont fortement suggéré de le lire au complet. J’étais naturellement horrifiée. Toutefois, la chance d’interpréter un rôle si exigeant avec un éventail émotionnel si extraordinaire était plus importante que mes hésitations à jouer dans un film si traumatisant. Bien sûr, on ne peut jamais savoir comment on va se sentir une fois sur place avec tous les autres acteurs. Pour moi, lire le script était difficile, regarder l’original pour ma recherche était stressant, interpréter la scène de viol était effrayant et ardu et voir le film une fois complété était profondément troublant. On peut dire que mon expérience personnelle de ce film était comme une boule de neige d’émotions incroyablement puissantes. Haha….
Avez-vous regardé d’autres films sur le thème de la vengeance et du viol avant le tournage? Aviez-vous une idée du genre?
Je n’ai pas regardé d’autres films pour ma recherche mais j’avais tout de même une idée du genre basé sur ma lecture et mes observations du manuscrit. La dévastation viscérale que j’ai ressentie lors de la lecture a fortement influencé mon approche envers le matériel.
Comment vous êtes-vous préparé psychologiquement pour les séquences plus brutales du film?
Il n’y a pas de façon de se préparer. Ma seule stratégie était de simplement réagir au bombardement d’horreur et de violence de mes agresseurs. D’une certaine façon, je pense que se préparer pour ce genre de scène, c’est se tirer dans le pied car on risque de se protéger contre la douleur et la peur que notre personnage doit ressentir afin d’affecter les spectateurs.
Y avait-il des scènes qui se sont fait couper car elles étaient simplement trop brutale ?
Hahaha… non. Pourquoi pensez-vous que le film n’est pas classé? Si j’ai bien compris, nous avons longtemps essayé de négocier avec le MPAA et finalement on a abandonné et on a décidé de les contourner. L’original n’avait pas été côté non plus et c’était une des choses qui avait suscité la curiosité du public, culminant avec l’admission de Spit au temple de la renommée des films cultes. J’espère que les amateurs vont apprécier notre consistance.
Pouvez-vous nous expliquer le changement psychologique qui doit prendre place pour qu’une femme passe de victime à justicière ? Qu’avez-vous fait personnellement pour pouvoir incarner ce personnage ?
Le bouleversement psychologique était tout à fait logique et naturel grâce à l’insistance de notre réalisateur, Steven R. Monroe, pour que le film soit tourné en ordre chronologique. À l’exception de 2 ou 3 scènes, nous avons réussi et ça en dit beaucoup sur notre équipe de production qui on du surmonter bien des défit d’organisation pour ce faire. Cela m’a permis de me référer à la peur, la douleur, la rage et la perte d’identité que j’ai ressentie durant la première partie du film pour devenir la femme brisée et assoiffée de vengeance de la seconde partie. C’était essentiel à ma performance et je suis endetté envers Steven pour ça. Il sait comment travailler avec ses acteurs et comment leurs donner les outils nécessaires afin d’en tirer la performance qu’il a besoin. Un gardien calme de notre art.
Pouvez-vous nous décrire l’atmosphère sur le plateau de tournage ?
Calme, méditative, respectueuse. Plusieurs membres de l’équipe de tournage ont fait des efforts personnels pour assurer mon confort et les garçons (Jeff, Danny, Rodney,Chad, et Andrew) m’on toujours protégés du mieux qu’ils le pouvaient. Mais pour préserver l’horreur des scènes j’ai essayé de ne pas les approcher entre les prises et même durant les repas. Je veux également souligner à quel point notre horaire était chargé, toute l’équipe devait être constamment à son affaire, profitant du moindre temps mort pour installer l’équipement d’éclairage etc. Et ils ont été incroyables, tout le monde a travaillé si fort pour obtenir toutes ces magnifiques images qui vont être la signature visuelle du film.
De quelle façon pensez-vous que ce film diffère de l’original ?
Si on reste sur le thème du visuel, les gens vont certainement reconnaître le style dans lequel le film a été tourné. La plupart des scènes ont été tournées avec une caméra à main ce qui est très différent de la caméra stationnaire utilisée dans l’original. Nous utilisons des couleurs et une lumière frappante et les coupures sont un mélange d’horreur classique et de nouvelles idées. Nous avons également actualisé l’histoire. Bien que la première partie reste très fidèle à la brutalité de l’original, la vengeance a été adaptée au 21ème siècle avec des éléments de « torture pornographique » et de féminisme new age. Nous avons également ajouté le personnage du shérif qui va certainement ravir certains spectateurs. De façon générale, nous avons pris le squelette d’un classique bien-aimé de l’horreur et nous lui avons donné un nouveau corps, avec des performances exceptionnelles de la part de tous les membres de la distribution, un nouveau style de caméra qui rend l’expérience de Jennifer Hill beaucoup plus réaliste et un lissage inspiré par les dernières tendances en film d’horreur. Ça reste essentiellement le même corps, un amateur de l’original sera confortable avec les aspects familiers du film mais ce sera un corps plus frais, plus en santé et mieux habillé.
De toute évidence le genre viol-vengeance est un des plus diffamés. Quels sont vos sentiments sur ce genre en général ?
Mes sentiments au sujet de ce genre, et au sujet de l’art en général sont que s’il y a quelqu’un qui l’apprécie, alors il a atteint son objectif.
– Par Kier-La Janisse
(traduction: Irina March)
Pour Fantasiafestival.com