A l’occasion de la sortie prochaine de La Meute le 29 Septembre au cinéma, Franck richard, le réalisateur du film, nous parle un peu de ce métrage :
« J’aime les films de genre depuis l’enfance, à l’époque où, ce terme on ne peut plus galvaudé aujourd’hui, ne désignait pas uniquement les films d’horreurmais un vaste complexe de genres qui allait de l’action au fantastique en passant par le polar, la science-fiction, le thriller et l’aventure. Pour aller vite, disons que j’aime plus que tout, un certain cinéma populaire et intelligent et c’est ce que j’ai essayé de faire en réalisant « LaMeute ». Le verbe essayer prend ici tout son sens. J’ai voulu retourner vers un cinéma fantastique atmosphérique qui s’éloigne, autant que faire se peut, de la vague de films de torture qui déferle actuellement sur nos écrans. Un cinéma qui m’emmerde profondément soit dit en passant.
Mes références seraient plus à aller chercher du côté d’un Franju, d’un Tourneur et bien encore d’un Carpenter. Oui rien que ça. Les choix en terme de lumière, ont découlé des décors dans lesquels nous avons tourné. Le terril notamment, possédait une ambiance suffisamment singulière (ce vent, ce sol lunaire…). J’ai donc tenu à ce que les scènes nocturnes proposent une ambiance très épurée, avec des éclairages très contrastés et Laurent Barès, mon chef opérateur, n’a pas hésité à laisser parler les ombres sans se priver pour autant d’iconiser les moments qui méritaient de l’être.
Le background minier du film m’a permis de l’ancrer dans une réalité que je connaissais. En me servant de mon passé (la fermeture des mines de Lorraine dans les années 80-90) et des traditions d’une région française, j’ai essayé de proposer quelque chose de nouveau, en évitant aumaximumde recopier le grand frère américain.
De là, plusieurs choses ont découlé, comme cette idée que les monstres (ces golems nés de la boue et du sang des mineurs morts sous la terre) ne peuvent vivre que dans la terre des terrils, des crassiers, ces tas de déchets, derniers vestiges d’une époque révolue. » « J’ai fait ce film parce que je pense qu’il est possible de faire de bons films de genre en France. parce que c’est un excellent moyen de lutter contre une certaine hiérarchisation de la culture. »