En mars 2012 sortait “La Dame en Noir”, réalisé par James Watkins, avec pour premier rôle le (encore) tout jeune Daniel Radcliffe. Avec son atmosphère sombre et mélancolique, son ambiance gothique début 20ème siècle, le film avait réussi à redonner un nouveau souffle à la Hammer qui en avait cruellement besoin. Au début de cette année, La Dame en Noir est revenue, définitivement pas prête à laisser les vivants en paix…
Pendant la Seconde Guerre mondiale, huit écoliers accompagnés par la directrice de l’école et une jeune enseignante, quittent Londres pour se mettre à l’abri dans le petit village de Crythin Gifford. Ils s’installent dans une vieille demeure sur une petite île au large de la côte. Leur présence va bientôt réveiller une épouvantable force maléfique…
Ce nouveau film se passe pas mal d’années après le premier, nous plongeant en plein conflit mondial. Côté casting, point de Daniel Radcliffe, mais Phoebe Fox, Jeremy Irvine (“Cheval de Guerre”, “The Railway Man”) et Helen McCrory (la mère de Malefoy dans la saga “Harry Potter”, “Penny Dreadful”, “Skyfall”). Tom Harper, surtout connu pour avoir réalisé plusieurs épisodes des séries “Misfits”, “Peaky Blinders” ou “Demons”, enfile pour la première fois la casquette de réalisateur de film d’épouvante-horreur.
Dans un premier temps on se demande bien ce que Tom Harper va pouvoir nous apporter de plus que James Watkins, les suites étant assez souvent moins abouties que les premiers volets, hormis quelques (rares) exceptions. Toujours aussi soigné esthétiquement, avec une photo et certains plans vraiment sublimes, La Dame en Noir 2 est un film qui nous laisse un peu sur notre faim. Malgré une réalisation qui prend la suite du premier, bien que de façon très classique, il semble être un peu trop prévisible. Les inserts, les jeux d’arrière-plans et de lumières ne suffisent pas à nous procurer de vrais moments de frissons, la tension n’étant au final représentée que par des jump-scares à répétition.
L’histoire ne se met en place qu’après un long moment d’introduction, la maison mais surtout le fantôme de La Dame ont perdu de leur dimension effrayante en comparaison du premier film. Les apparitions de celle-ci sont d’ailleurs assez limitées, la relation de Mrs Parkins (Phoebe Fox) donne une dimension “grand public” dont cet opus aurait largement pu se passer, et certains dialogues n’offrent aucune valeur ajoutée… Tom Harper nous offre une suite plus “édulcorée”, plus facile, plus conventionnelle.
Sans être très original d’un point de vue scénaristique, rappelant très aisément “L’Orphelinat” de Juan Antonio Bayona (avec la patte Del Toro), le film parvient à maintenir un peu de mystère. On se pose des questions sur ce que vont vivre les protagonistes, bien qu’il soit difficile de s’y attacher. Et c’est ce qui est dommage dans cette suite. Là où le premier prenait le temps d’installer une ambiance, une situation d’épouvante, La Dame en Noir 2 va presque trop vite. Passant du “que va-t-il lui arriver ?” à la finalité en l’espace de quelques secondes… dommage pour l’effet de tension.
La Dame en Noir 2 reste néanmoins un film efficace et sympa pour les amateurs bon public du genre. Si vous êtes des habitués de l’épouvante, ne vous attendez pas à faire des bonds de 2 mètres au dessus de votre siège mais à passer un bon moment au coeur de la Maison des Marais.