Georgetown : dans la banlieue de Washington… L’actrice de télévision Chris MacNeil est de plus en plus inquiète pour sa fille Regan en proie à des spasmes violents devenus fréquents. ( Film interdit en salle aux moins de 12 ans. )
Considéré par les amateurs comme l’un des meilleurs films d’épouvante de tous les temps, L’Exorciste est aussi une méditation désespérée sur les ambiguïtés du Bien et la férocité du Mal. Quand il tourna en 1968 Rosemary’s baby, Roman Polanski ne se doutait pas qu’il allait ouvrir la voie à un véritable genre cinématographique, le film fantastique inspiré par le satanisme.
Un des plus remarquables est L’exorciste tourné par William Friedkin en 1973 qui connaîtra une seconde carrière en 2000 quand il ressortira dans une version plus longue de dix minutes, appelée « director’cut », c’est à dire souhaitée à l’origine par le metteur en scène mais censurée par les producteurs de l’époque pour des raisons à la fois commerciales et morales. Film remarquable, L’exorciste l’est déjà par la personnalité de Friedkin, cinéaste parmi les plus représentatifs de ce « Nouvel Hollywood » des années 70 qui aime s’emparer les films de genre pour en faire des films subversifs. Deux ans plus tôt, Friedkin avait en effet obtenu deux oscars et un grand succès public pour French Connection qui revisitait
le film noir en lui donnant un aspect quasi-documentaire.
Cinéaste fasciné par la folie comme le montre son récent et terrifiant Bug (2007), par les états mentaux limites et les ambiguïtés de la psyché humaine (on se souvient d’Al Pacino dans Cruising infiltré dans les milieux gay SM new-yorkais), il était normal qu’il trouve dans le roman de William Peter Blatty de quoi satisfaire cette passion pour la monstruosité psychologique. Le roman éponyme de William Peter Blatty, qui est crédité au scénario, date de 49. Il est inspiré d’un fait divers réel, celui d’un petit garçon du Maryland qui aurait été la victime d’une possession démoniaque.
Une histoire vraie ?
” En son temps cette histoire de possession et d’exorciste n’a pas fait grand bruit, car à l’époque le respect de la vie privée étaient respecté. Dans la banlieue de Washington, se situait la maison de Mount Rainier au Maryland, Roby avait passé son enfance à cet endroit. La maison sera néanmoins abandonnée, quelques années après ce drame. Elle sera finalement incendiée par les voisins qui en avaient peur. Il n’y en reste que des ruines et personne ne connaît le propriétaire. Jusqu’au mois de janvier 1949, Roby qui était alors âgé de 13 ans a toujours été un écolier sans histoire. Pourtant il sera au centre d’évènement tragiques et étranges qui vont se dérouler dans cette maison.Les murs renvoient des bruits de grattement qui rappelle ceux des souris puis en augmentant d’intensité ceux des rats. La mère de Roby remarque que ces bruits étranges se déplacent d’une pièce à l’autre en même temps que son fils. La journée du 15 janvier 1949, débute paisiblement, ces évènements étranges se passent rarement en plein jour. D’après le compte rendu de ces évènements (histoire extraordinaire), l’optimiste de la mère de Roby est bientôt mît à l’épreuve. Les phénomènes de lévitations d’aliments comestibles dans l’entourage de Roby surviennent à l’occasion dans la journée, mais le touche plus directement la nuit. Cette nuit là, entre 23h30 et minuit une force extérieure s’est emparée de lui et il a commencé à crier et à hurler. Son comportement étrange est celui d’un possédé telle qu’il est décrit dans les grimoires du haut moyen âge.
Il injure tout le monde. La mère de Roby voit les draps du lit de son fils se dresser à la verticale et les couvertures s’arrachent du matelas, elle est terrorisée, elle n’ose même pas parler de ces phénomènes à ses voisins ou à son pasteur luthérien. Un autre évènement est survenu : un dimanche après-midi, Roby est tranquillement assis quand tout à coup, le fauteuil a commencé à pivoter très rapidement sur lui-même. Le pasteur luthérien Shultz, renvoie la mère de Roby à un prêtre catholique pour faire un exorcisme. Découvre-t-on un lien entre ce qui arrive à Roby et la planche de Ouija que lui a légué une de ses tantes, qui lui a appris à s’en servir.
Cette planche était-t-elle associée à ces évènements bizarres. Toujours est-il que dans la vie de Roby les phénomènes inexplicables se multiplient. (Les objets flottent dans l’espace, le lit tremble, les chaises se chevauchent et les commodes font la navette entre les murs de sa chambre.) Roby va prendre de multiples personnalités, son visage est grimaçant, sa voix devient plus vaste, plus roque et il tient des propos obscènes. Ses yeux se ferment avec une précision infaillible, il crache au visage de tout ceux qui l’approche. Il accable son père et sa mère d’injures grossières. Le prêtre catholique recommande à Roby d’aller voir un père Jésuite de l’université de St-Louis et Roby semble recevoir un signal qui lui enjoint de s’y rendre. Après avoir rencontré Roby à plusieurs reprises, le père Jésuite R.J.Bishop décide de s’occuper de son cas à plein temps.
On tiendra donc une séance d’exorciste, mais au préalable Roby devra recevoir le baptême de l’église Catholique. Un de ses oncles le conduira à cette cérémonie, mais le voyage en voiture ne sera pas de tout repos. Le jeune garçon a retrouvé son calme pour écouter le père Bowdern lui exposer les principes de la foie catholique, la cérémonie du baptême a lieu ensuite. Au terme de cette cérémonie rituel conforme aux traditions des Jésuites, le père Bowdern est près à exorciser le jeune Roby. L’exorcisme débute officiellement en février, le prêtre et ses assistants commencent par prononcer les prières rituelles au-dessus du corps de Roby. C’était un phénomène très violent, Roby ne se souvenait jamais de ce qui c’était passé la veille. En soirée l’action ne manquait pas, de fréquentes manifestations d’écriture automatique faisaient apparaître sur sa poitrine des mots écrits en lettre de feu, des obscénités la plus part du temps. C’était une expérience très dure surtout pour l’exorcisme. L’assistant du père Bowdern tenait un journal détaillé sur le déroulement de ces soirées d’exorcisme. La violence redoublant d’intensitée, les mesures de sécurités sont renforcées autour du lit d’hôpital de Roby. On rapporte également que Roby s’exprimait en latin. Lundi de Pâque 18 avril 1949. Ce soir là, le processus de l’exorcisme entrait dans sa phase la plus tourmentée, l’un des deux combattants devra capituler.
Dans la chambre de Roby c’est l’enfer, les draps et les couvertures s’animent, l’air s’emplie de vibrations, les contorsions du jeune garçon atteignent leur paroxisme. À l’intention d’un des prêtres, le diable formule une prophétie inquiétante ” On va se voir en enfer en 1957″. Dans les cas de possessions, le diable est capable dit-on de voir ce qui se passe dans l’âme de ses adversaires. Cette nuit là s’annonce longue et terrible. Dans la matinée du 19 avril Roby dormait encore vers 11 heures , un bruit comparable à un coup de tonnerre fait trembler les murs de l’hôpital. Quand un prêtre entre dans la chambre, le jeune garçon s’assoit tranquillement sur son lit, il avait oublié tout, les évènements des dix dernières semaines. Au père Bowdern, il a raconté qu’il a vu en rêve, l’archange St Michel.
L’archange lui est apparu et lui a dit qu’il vivra désormais en paix et que les démons qui avaient prient possession de son âme étaient tous parties. La vie pouvait reprendre son cour normal. Le père William Bowdern est décédé en 1983. Roby lui c’est marié, est aujourd’hui père de deux enfants, il vit au USA où il est pilote de ligne. L’actrice Linda Blair est la jeune possédé du film “L’exorciste” de William Friedkin inspiré de l’histoire précédente de 1949. C’est le rôle qui là rendu célèbre mais qui a également stigmatisé sa carrière d’actrice. De l’incident survenu en 1949, Linda Blair ne sait que très peu de chose, il est vrai qu’il a fallu attendre le début des années 40 et la publication du livre de Thomas B. Allen, intitulé “Le possédé” pour que le grand publique en découvre les moindres détails. “
Version Longue
Nouveau montage, plus long, de L’Exorciste, réintégrant certaines scènes coupées, contesté par le réalisateur mais plus proches des volontés de William Peter Blatty, producteur, scénariste et auteur du roman original. Ces onze minutes résident principalement dans la scène dite de la marche de l’araignée, ter ri fiante parmi les plus ter ri fiantes, que le réa li sa teur n’avait pour tant pas jugé bon de pla cer dans son film à l’origine. Le film s’ouvre désormais sur deux nouveaux plans : un panoramique sur la maison théâtre du drame à venir, puis sur un plan de statue de vierge (celle-là même qui se verra profanée). Une longue scène nous donne à voir le premier examen de Regan face au docteur Klein.
Le comportement de la fillette se fait brutalement ordurier, et le docteur pronostique à Chris une sorte de dépression dû à sa séparation avec le père de Regan. Alors que Chris rentre chez elle tandis que Burke vient de se faire assassiner, des incrustations numériques viennent s’inviter dans la scène initiale : le visage du démon, tel qu’il apparaît dans le rêve de Karras, est en surimpression sur la hôte de la gazinière ! De plus, une image subliminale du visage de la statue de Pazuzu apparaît lorsque Chris va entrer dans la chambre de Regan. La fameuse séquence de la scène de l’araignée est intégrée juste derrière l’annonce de la mort de Burke à Chris. Retouchée numériquement afin d’améliorer le trucage, la séquence coupe sa chute initiale (Regan déployant une longue langue et se jetant sur Sharon) pour ajouter un nouveau plan, un insert de la doublure de Linda Blair ouvrant une bouche sanguinolente la tête en bas. Alors que Karras a invité en lui le démon et qu’il lutte pour se défénestrer, une nouvelle incrustation voit apparaître le visage de sa mère entre les rideaux de la fenêtre. La scène de fin est allongée. Le père Dyer, après avoir contempleé l’escalier, rencontre le lieutenant Kinderman dans un dialogue amical suggérant que l’amitié entre Karras et Kinderman se poursuivra au travers du père Dyer.