Au cinéma le 07 Décembre 2011
Alors que leur premier film, A L’INTERIEUR, avait marqué les esprits par son réalisme cru et brutal, Alexandre Bustillo et Julien Maury avaient envie cette fois-ci d’images baroques et oniriques “se tourner vers un cinéma plus contemplatif, plus élégant et porter dans un monde irréel un conte fantastique pour adulte, une danse macabre. Le parallèle danse-perfection-grâce et film de genre nous intéresse énormément et nous avons été très touchés de voir que Marie-Claude Pietragalla a tout de suite compris notre propos et s’est embarquée dans l’histoire avec nous sans hésiter. Pour nous, l’univers de la danse est assez proche de l’univers fantasmagorique créé dans LIVIDE » expliquent les réalisateurs.
Pour ce conte maléfique contemporain, quasi spontanément, les réalisateurs ont choisi de partir tourner les extérieurs en Bretagne car les paysages mais aussi les contes et légendes fantastiques bretonnes sont tout à fait en adéquation avec le monde qu’Alexandre et Julien voulaient créer. Toute l’équipe s’est donc déplacée dans la région de Douarnenez, dans le Finistère sud. Un contexte géographique qui pour Félix Moati vient appuyer la psychologie de son personnage, tout comme le fantastique du récit : « Douarnenez et ses paysages sublimes ont certes inspiré visuellement les metteurs en scène, mais pour nous, acteurs, on a aussi ressenti l’éloignement, l’isolement que devaient ressentir nos personnages. Ce cadre appuie leur motivation, ils ont envie de sortir de leur quotidien. Leur problème n’est pas tant la Bretagne que la révolte qu’ils portent en eux face à leur présent, ils refusent de vivre la vie que leurs parents leur proposent : pécheur et barman, une révolte universelle pour qui à 20 ans. »
Et pour la bretonne Catherine Jacob : « la Cornouaille française et l’Irlande sont assez proches finalement, un endroit sublime et extrêmement inquiétant parfois, c’est très chargé comme endroit, mythique… les elfes ne sont pas loin. » Au delà de la beauté de la Bretagne, ce qui coupe le souffle, c’est le manoir de Jessel,
« un univers baroque » pour Félix Moati qui devient un personnage à part entière et qui concourt à créer une ambiance, à appuyer le récit, à embarquer le spectateur dans « un voyage au pays de Merlin l’enchanteur. Reste à définir la nature de l’enchantement» comme se pique à résumer le film Catherine Jacob. Cette maison a été pensée comme un organisme vivant, chaque pièce étant un organe, chaque lieu ayant une fonction quasi physiologique.
Si bien qu’en développant cette métaphore, les réalisateurs ont conceptualisé le cheminement des ados dans le manoir de la cave à la chambre de Jessel au dernier étage, des entrailles de la bête, dépotoir, capharnaüm jusqu’à son cerveau, pièce imprenable après une montée des marches sordide entre deux têtes de biches empaillées ; visite guidée de cette “matrice” par Marc Thiebault, le chef décorateur.
“Beaucoup de décors étaient décrits précisément dans le script. Il y avait de bonnes indications sur la danse et la taxidermie, les deux passions de Deborah Jessel, la propriétaire des lieux. Les réalisateurs avaient conçu un book d’images pour décrire l’univers dans lequel ils voulaient qu’on s’inscrive mais ils m’ont laissé libre d’aller au bout de ce que je voulais leur proposer. Comme la maison était assez défraîchie naturellement à l’intérieur et de l’extérieur, elle paraissait fermée depuis longtemps, mais pas abandonnée non plus, pour moi et les réalisateurs, le “transfert ” a vite opéré. On s’est vite approprié les lieux.Il y avait deux préalables sur lesquels il fallait tomber d’accord avec Alexandre et Julien : l’espace et le temps. Comme la maison est très grande, offre de grands volumes, il a fallu choisir les lieux de tournage et se lancer à fond sur les pièces retenues.
Sans oublier d’intégrer les contraintes techniques, la machinerie, comme toujours mais ici c’est plus dur comme on ne tourne pas en studio.Il fallait aussi trouver la temporalité de la maison, sa relation au passé, car le temps est une notion bien particulière dans le film. La vie s’est arrêtée dans cette maison. Alors on a pris le parti de faire un décor 1900 mais sans qu’on ait pour autant l’impression d’être dans un film d’époque car cette maison n’est pas morte, elle a une âme, elle vit à sa façon. Pour traduire cette ambivalence entre vie et mort, passé et présent, on a posé de la végétation en façade pour en faire une maison torturée, fantastique sans tomber dans l’extrême à la Tim Burtonmais pour qu’on ressente l’angoisse au premier regard.
Pour ce travail en nuances, on a choisi la suggestion, l’accessoirisation prémonitoire, jouer entre l’implicite et l’explicite, le premier degré et la subtilité du sous-entendu. Ceux qui regarderont le film avec attention ou qui le verront une deuxième fois, saisiront toutes mes intentions. Tout fera sens. On participe ainsi à notre façon à créer du suspens, renforcer la tension, semer des indices et monter un puzzle. »
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