En sélection à Gérardmer qui vient de se terminer, Manhunt est le premier film d’un norvégien, Patrik Syversen. Film attendu en cette année 2009, annoncé comme le renouveau de l’horreur par de nombreux sites spécialisés. Finalement, le renouveau, ça sera pas pour tout de suite, mais on peut assurément dire que la Scandinavie offre une nouvelle vision de l’horreur, plus froide, plus graphique, différente en fait.
Le film a été projeté pour la première fois le 26 septembre 2008 au Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg, en présence du réalisateur Patrick Syversen et de la scénariste/actrice Nini Bull Robsahm, Manhunt (Rovdyr en version originale) est en fait un hommage ouvert aux films des seventies, Massacre à la Tronçonneuse en tête. Hommage ou pompage ? Il y a de quoi se poser la question. Par exemple, pure allusion ou simple hasard, l’action se déroule en 1974, année de sortie du film de Tobe Hooper.
- Réalisateur : Patrik Syversen
- Pays d’origine : Norvège
- Durée : 1h18
- Scénariste : Nini Bull Robsahm, Patrik Syversen
- Musique : Simon Boswell
- Avec : Kristina Leganger Aaserud, Janne Beate Bønes, Henriette Bruusgaard, Jørn Bjørn Fuller Gee, Gudmund Groven, Trym Hagen, Kristofer Hivju
L’histoire : Dans les années 70, quatre amis partent pour une randonnée dans les montagnes norvégiennes. Sur la route, ils sont stoppés puis enlevés par un groupe d’hommes armés et cagoulés. Lorsqu’ils se réveillent, ils s’aperçoivent qu’ils sont attachés dans la forêt, prêts à être utilisés pour une chasse à l’homme…
Ce film, on va pas se mentir, on l’a déja vu des dizaines de fois : Rovdyr est un survival des plus classiques, reprenant la plupart des filons du genre : le début de rixe avec des bouseux locaux dans un bar miteux, la mystérieuse auto-stoppeuse qu’il ne valait mieux pas embarquer, la jeune et douce héroïne qui finit par devenir une vraie guerrière… Bref, rien de bien neuf de ce genre ultra balisé. Néanmoins, Patrik Syversen n’essaie pas de faire croire que son « ManHunt » va révolutionner le genre. Il connaît les limites du survival, utilisent les clichés et autres stéréotypes en toute connaissance de cause.
Les personnages sont monolithiques et très stéréotypés : la blonde innocente qui se laisse marcher dessus par son mec, le petit ami à la tête de pervers qui gueule sur tout le monde, la meilleure copine rebelle, le gentil. Au moins, on se s’encombre pas avec des histoires compliquées, c’est rien de le dire ; mais comme d’habitude, on a beaucoup de mal à s’identifier. D’abord parce que, comme dans la plupart de ses films, les héros sont débiles : la blonde attérit sur le campement des chasseurs, quans ils arrivent, au lieu de se barrer, elle se cache dans leur tante ..
Autre problème du film : un rythme assez lent. Le principal atout d’un survival est son rythme de narration, les meurtres doivent être réglés à la seconde et le suspens doit se faire sentir. Ici, rien de tout ça : même si l’action intervient rapidement, le personnage le plus prometteur ( la brune rebelle ) est exécutée en second : pas le temps pour elle de mettre un peu de personnalité dans le film, domage, on l’aurait préféré à la blonde décérébrée. Les chasseurs ne font pas peur puisqu’on comprend leur but dès les premières minutres, on ne les voit jamais vraiment clairement, mais finalement peu importe. L’idée du cor de chasse est bonne, il fait frissoner les deux premières fois où on l’entend.
La simplicité est ce qui pourrait définir ce film : on va droit au but, on sait pourquoi on est là, on sait comment c ava se terminer. La barbaque est présente, des boyaux, du talon d’achille explosé, du barbelé dans la bouche … Manhunt est donc un divertissement fun et sans surprise, domage en fait, on s’attendait à mieux !