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Aftershock : L’Enfer sur terre

Affiche du film "Aftershock : L'Enfer sur terre"

© 2012 Cross Creek Pictures − Tous droits réservés.

Propulsé au rang de “producteur en place” grâce au succès surprise du premier The Last Exorcism, Eli Roth réitère l’expérience en s’attaquant cette fois à un tout autre genre : le film catastrophe et plus précisément le tremblement de terre.

Aftershock suit donc une bande de potes fortement sous influence The Hang Over (avec gros barbu marrant inclus et Eli Roth en mode célibataire sensible donc forcément un peu loser) et découvrant les joies des vacances au Chili. Proposant subventions et crédits d’impôts pour les films tournés sur son territoire, le pays semble avoir tapé dans l’œil du réalisateur d’Hostel. Paysages sublimes, visite de vignes, night clubs de folie, filles canons à foison… Le début d’Aftershock en finit par très vite ressembler à une publicité Go Voyage. Une première partie contrastant fortement avec ce qui va arriver par la suite et nous amenant au problème principal du film : le film enchaîne les genres et les ruptures de tons, quitte à abandonner le spectateur en cours de route, et le tout jusqu’à un twist qui aurait été cool s’il n’avait pas été éventé dans toutes les bande-annonces du film. Pour le reste, une fois le tremblement de terre arrivé, les enjeux humains établis mollement jusqu’à alors ne semblent servir qu’à essayer de remuer artificiellement et, il faut le dire, assez cyniquement le spectateur.

Avant le Choc…

Le film bifurque ainsi brutalement et au détour d’une scène de séisme mettant à feu et à sang une boite de nuit souterraine dans le film de genre bête et méchant. Il y a de quoi être surpris par la facilité déconcertante avec laquelle le scénario se met à dézinguer la plupart de ses personnages. Passant alors quasiment en temps réel, Aftershock se transforme en course en avant dans un décor post-apocalyptique sur des ressorts scénaristiques tenant sur quelques énormes bouts de ficelles. Quid des prisonniers fous furieux et libérés par la catastrophe ? Ils sont introduits au trois quart du métrage par une annonce laconique de la police, transformant alors le film en “survival”.

Autre exemple de changement de tonalité déstabilisant et montrant un peu la stupidité de l’affaire : le film semble régulièrement faire la morale sur les thèmes basiques de “aider son prochain c’est bien”, “ne pas juger sur les apparences c’est bien”, pour aligner ensuite des scènes de violence gratuite et n’épargnant personne, le summum restant quand même cette scène de viol qu’on croirait sortie du pire des films d’exploitation. L’un des personnages principaux met ainsi un peu trop de temps pour punir l’agresseur en pleine action et l’on peine à croire que le réalisateur ne s’appesantit pas volontairement sur cette scène.

Après le Choc…

Pour le reste, la musique est tellement moche qu’on s’attend à voir débarquer d’une minute à l’autre un requin géant à deux têtes et en 3D pourrie. La réalisation, avec une photo un peu trop portée sur les couleurs saturées, rentabilise bien le budget réduit de l’affaire même si l’on a régulièrement l’impression d’être coincé entre trois décors. Les effets gores sont par contre plutôt bien foutus, et on retient notamment une séquence d’immolation particulièrement vicelarde.

Aftershock n’est donc pas une réussite, le scénario alignant cyniquement ses vignettes sans lien et sans se soucier d’une direction particulière. Un film qui ne maintiendra l’attention des fans du genre que grâce à ses scènes gores, généreuses et parfois bien gratinées.

Critique par Alex B

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