Alien, le huitième passager, premier film d’une saga qu’on ne présente plus, fait partie des rares films sur lesquels le temps ne semble pas avoir d’emprise. Un vrai classique intemporel, dépassant le stade de « perle du film de genre » pour s’imposer en chef d’œuvre incontestable du 7ème Art. Une alchimie particulière, rarement retrouvée depuis, et dont on peut distinguer quelques ingrédients.
Tout d’abord, un réalisateur remonté et envieux d’en découdre au box-office : après des années passées à réaliser des pubs, Ridley Scott se prend une petite gamelle avec son premier film, The Duellists, pourtant prix du premier film à Cannes en 77 mais qui ne rencontrera pas grand monde à sa sortie en salles. Du moins pas autant que les œuvres d’Alan Parker, son ancien collègue pubard. Drame. Jalousie. Ridley Scott n’en dort plus et décide de changer ses plans : au lieu de tourner un nouveau film historique – une nouvelle adaptation de Tristan et Iseult – ce sera donc la science-fiction, la fantaisie, les effets spéciaux et les voyages interstellaires. C’est peut-être moins classe sur le papier mais ces éléments, associés à un budget conséquent, ont récemment fait leurs preuves avec l’attentat au box-office nommé La Guerre des Etoiles.
L’équipe au complet…
Ayant déjà rôdé le concept de créature arpentant les sombres couloirs d’un vaisseau spatial sur le comique Dark Star de John Carpenter, c’est Dan O’Bannon qui se chargera du scénario, s’inspirant très probablement d’un livre (The Voyage of the Space Beagle de A. E. van Vogt et ses aliens également parasitaires) et de quelques scènes de La Planète des Vampires de Mario Bava. Sous la supervision de Ridley Scott, l’histoire se transforme à l’écran en une lente montée en tension ponctuée de soubresauts terrifiants et au service d’un climax final à couper le souffle. Une progression qui va prendre son temps, passant du fantastique et du merveilleux à une atmosphère claustro et angoissante, la partition de l’ultra-prolifique Jerry Goldsmith accompagnant parfaitement le large panel d’émotions traversées par le spectateur.
Un ordinateur central dans la veine du HAL 9000 de 2001, l’Odyssée de l’espace
Sur un canevas d’intrigue simple – des astronautes ramènent à leur insu dans leur vaisseau une créature extraterrestre qui va les massacrer un à un – le film va construire un univers que l’on sent immensément plus large que ce qui se déroule à l’écran, englobant l’origine de l’alien et du fameux Space Jockey, figure énigmatique trônant éventré au centre du vaisseau échoué, et la société Weyland-Yutani qu’on imagine conglomérat tentaculaire et projection futuriste d’un capitalisme prenant l’humain pour valeur négligeable. Et cet univers ne serait rien sans les personnages s’y confrontant, ici tous bien loin de l’écriture bis qu’on verra par la suite réservée au genre fantastique. De cette microsociété isolée aux confins de l’univers, ressort immédiatement Ripley, figure de femme forte, souvenir d’une première version du script écrite pour un premier rôle masculin et conférant encore plus de mérite à Sigourney Weaver qui livre une interprétation et une vision de la féminité aux antipodes de celle des standards hollywoodiens. Malgré son petit côté « femme à chat » (on excusera la scène interminable de la recherche de l’animal), Riddley Scott en a fait le véritable alpha de la meuf bad ass sur grand écran.
Ripley, à la cool…
Devant le rendu sublime de la version bluray récemment sortie (ses noirs intenses, ses piqués haut de gamme), difficile de ne pas rester ébloui par le travail de mise en scène et de direction artistique… Chef décorateur à ses débuts – il a failli se retrouver chez Doctor Who – on connaît le goût du réalisateur pour les univers maitrisés de bout en bout, l’exemple de Blade Runner venant immédiatement à l’esprit. Sur le premier Alien, c’est un sans-faute et, pour mettre une claque visuelle indélébile aux spectateurs, Ridley Scott s’entoure d’une véritable dream team artistique : Moebius pour les costumes, Chriss Foss pour les designs des vaisseaux et, enfin, celui que tout le monde retiendra : H R Giger, artiste suisse bien barré, trop content d’avoir un blockbuster comme tremplin pour imposer au monde ses visions tordues, mêlant organique et mécanique, parfois littéralement (la créature possédant ainsi un véritable crâne humain).
Il faudrait peut-être songer à faire un truc…
En ressort le fameux xénomorphe et la menace extraterrestre n’a depuis jamais été paradoxalement si belle et cauchemardesque à la fois. Les réminiscences de la sexualité humaine plus ou moins subtiles traversant ses designs (le peintre avouera avoir littéralement pris pour modèle un vagin pour le système d’ouverture des œufs, histoire de se moquer des exécutifs un peu frileux), le scénario les reprend à son compte, leur opposant l’asexualité virginale d’une salle de réveil et les prolongeant dans un final en forme de rupture ombilical. Son Alien, le réalisateur décide de le dévoiler peu à peu, ménageant avec efficacité ses effets, le dissimulant même parfois dans le décor (la sublime première scène d’attaque). Un choix qui sera un peu dénaturé par une version longue utilisant quelques plans larges sur la créature…
Surprise!
Devant une telle maîtrise et une telle réussite – le genre « menace alien et huit-clos » n’ayant toujours pas été dépassé – on peut comprendre le choix de James Cameron de trancher radicalement avec l’œuvre de son prédécesseur : son Aliens, lui, sera guerrier, ancré dans les codes visuels des films sur la guerre du Vietnam et transposera l’enfer sur une autre planète…
Critique par Alex B
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BONUS : AFFICHE ALTERNATIVE
film qui restera dans toutes les mémoires pour sa séquence choque et la méticulosité de ridley scott à cadré l’environnement du nostromo alliée à la fabuleuse musique de jerry goldsmith qui tétanise le spéctateur et aux acteurs tous parfaits. un véritable monument du 7ème art. note : 5/5
Chef d’œuvre absolu de la SF, ce film a changé radicalement le genre. Pour l’époque, un choix risqué et réussi de choisir une femme comme personnage principal dans ce genre de film. J’ai été le voir à sa sortie au cinéma, et presque 40 ans plus tard , il n’a pas pris une ride. Sur l’affiche originale, ont pouvait lire : Dans l’espace personne ne vous entend crier! accroche de l’affiche repiquée à mainte reprise.
Pour les fans, une journée Alien a été décrétée:
http://www.tomsguide.fr/actualite/alien-day,50858.html
ALIEN LE 8EME PASSAGER (ALIEN I).
En 2122, le vaisseau commercial NOSTROMO entreprend son retour vers la Terre pour y amener des minerais lorsqu’un signal d’origine extra-terrestre provenant d’un planétoïde inconnu du système astral Zeta Reticuli interrompt sa course, signal capté et analysé par MAMAN le système informatique du vaisseau spatial. Les 7 occupants à savoir Dallas, Kane, Lambert, Ripley, Ash, Parker et Brett sont sortis de leur hypersommeil (hibernation) par MAMAN pour analyser et étudier le signal en question. L’équipage apprend de la bouche de Dallas le commandant de bord et de celle d’Ash l’officier scientifique qu’il est tenu par la Société de Fret qui l’emploie, d’enquêter sur toute possibilité de vie extraterrestre. Le vaisseau mère du cargo spatial se détache de celui-ci pour atterrir sur la planète d’où vient le signal, endommageant le vaisseau spatial. Le capitaine Dallas, accompagné du second officier Kane et de la pilote Lambert tous les 3 vêtus de combinaison spatiale, entreprennent une marche à pied en direction de la source du signal extra-terrestre alors que le lieutenant Ripley, l’officier scientifique Ash et les ingénieurs Brett & Parker restent dans le vaisseau mère pour guider leurs coéquipiers et pour faire les réparations nécessaires au redécollage du vaisseau mère et à son amarrage au cargo spatial en orbite géostationnaire. Dallas, Kane et Lambert découvrent que le signal émane d’une épave d’un vaisseau extraterrestre. En l’explorant, ils tombent nez à nez avec une créature humanoïde fossilisée dont les côtes semblent avoir explosé de l’intérieur. Pendant ce temps dans le NOSTROMO, MAMAN a décrypté le signal et fait apparaître que celui est un message d’avertissement. Continuant l’exploration du vaisseau extraterrestre Kane descend dans une gigantesque soute contenant des milliers d’ovoïdes contenant pour chacun d’eux de la vie organique. Alors qu’il examine un ovoïde de très près , celui-ci éclot et éjecte une créature qui s’agrippe au visage de Kane en ayant dissout au passage la visière du casque de Kane. celui-ci est ramené inconscient tant bien que mal sur le NOSTROMO malgré les protestations de Ripley qui exige un maintien de Kane en quarantaine hors du vaisseau spatial, Ash, l’officier scientifique active l’ouverture du sas de compression pour laisser entrer Kane, Lambert et Dallas. Ash et Dallas s’ingénie en vain, sans résultat probant à détacher la créature du visage de Kane, découvrant en scannant que cette dernière maintient Kane en vie en l’alimentant en oxygène. Le sang de la créature est un acide très corrosif qui s’apparente à de l’acide moléculaire. Finalement, après plusieurs heures d’attente, la créature meurt et se détache du visage de Kane en ayant pondu un embryon dans le thorax de Kane. Celui-ci se réveille péniblement et est apparemment en bonne santé. Avant de se remettre en biostase, c’est à dire en hibernation, l’équipage décide de se restaurer une dernière fois avant leur retour vers la Terre. Durant le repas, Kane est soudainement pris de spasmes violents et douloureux, qui perdurent jusqu’à la sortie de la cage thoracique de Kane, d’une créature mi-homme mi-ET, c’est à dire d’un Xénomorphe qui parvient à s’échapper facilement sous l’oeil de l’équipage totalement impuissant et horrifié. La dépouille de Kane est éjectée hors du vaisseau spatial dans l’espace dans un sarcophage de fortune. Kane décédé, l’équipage restant se réduit à 6 personnes qui décide de trouver l’Alien, de le pousser vers le sas de décompression et de l’éjecter dans l’espace sidéral. Ash l’officier scientifique fabrique un détecteur de mouvement qui réagit avec la densité de l’air. Quant à Dallas et Parker, ils s’arment tous les 2 de lance-flamme. Après Kane, la deuxième victime de l’Alien c’est Brett qui se fait surprendre et qui se fait tuer par l’Alien qui emmène la dépouille de Brett dans les conduits d’aération. L’Alien a décuplé de taille pour atteindre celle d’un homme de plus de 1m80. Les 5 astronautes restant comprennent qu’ils ont affaire à une créature très très dangereuse car elle ne sait que tuer. Le sang de l’Alien est également un composé à demi solide d’acide moléculaire. Dallas se porte volontaire pour entrer dans les conduits d’aération du vaisseau pour soit tuer l’Alien ou soit le pousser vers le sas de décompression. Dallas échoue, il se fait prendre également par l’Alien qui s’enfuit avec la dépouille de Dallas. Lambert paniquée, horrifiée suggère que le reste de l’équipage (4 personnes) s’échappe du vaisseau mère à bord de la navette de secours, mais Ripley, désormais officier supérieur et commandant de bord fait savoir que la navette ne peut recevoir que 3 personnes. Ripley décide d’interroger MAMAN et découvre que ses employeurs ont ordonné à Ash de ramener le Xénomorphe sur terre pour les besoins de la Défense et de la Science. MAMAN fait savoir que l’Alien prime sur l’équipage et que celui-ci doit être sacrifié si le besoin se fait sentir. Ash perd le contrôle et attaque violemment Ripley pour la tuer. Heureusement Lambert et Parker arrivent et décapite Ash qui n’est rien d’autre qu’un Androïde sans inhibiteur de comportement. Avant d’être incinéré par Parker, Ash fait savoir qu’il admire l’Alien qu’il qualifie de parfait organisme et qui prédit la mort de tout l’équipage. Les 3 membres restant préparent l’autodestruction du NOSTROMO en neutralisant les circuits de refroidissement du moteur de propulsion. MAMAN lance le compte à rebours. Parker et Lambert se font surprendre par l’Alien qui les tue tous les 2. Ripley initialise la séquence d’autodestruction et tente de fuir vers la navette de secours avec le chat mais le passage menant à celle-ci est bloqué par l’Alien. Ripley retourne désespérée pour annuler la séquence d’autodestruction mais il est trop tard MAMAN lance le décompte final H-5 minutes. Ripley se redirige vers la navette et l’Alien semble avoir disparu. Elle active la propulsion de la navette in extremis échappant de peu à l’explosion du NOSTROMO. Se croyant sauvée et préparant sa biostase (hibernation), elle découvre que l’Alien s’est dissimulé dans la navette dans l’instrumentation et consoles de conduite. Elle enfile une combinaison spatiale et éjecte l’Alien hors de la navette en ouvrant le sas de décompression de celle-ci. Elle se met ensuite dans le caisson d’hibernation avec le chat après avoir programmé l’ordinateur de la navette pour que celle-ci rejoigne la Terre.
Alain Mocchetti
Ingénieur en Construction Mécanique & en Automatismes
Diplômé Bac + 5 Universitaire (1985)
UFR Sciences de Metz
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@AlainMocchetti