Variation sur le thème de Bodysnatchers avec ses aliens voleurs de corps, Almost Human se distingue en partie par son premier degré hérité du début des années 90. Une époque où le film de terreur se suffisait à lui-même, le scénario n’ayant aucune utilité à faire référence à d’autres œuvres ou déborder dans l’humour pour divertir son spectateur. La seule référence (ou influence) qu’on pourra noter est une musique très Carpenterienne assez bien amenée et posant efficacement une ambiance un poil “vintage”, sombre et désespérée.
Pour éviter la routine, l’alien s’est procuré un vaste panel d’arme au Bricorama du coin
Autre qualité, le film est aussi direct que son extraterrestre est expéditif et laisse très peu de place pour s’ennuyer sur 1h20 menée tambour battant. La première bobine s’ouvre ainsi en pleine action, soit les prémices d’une invasion extraterrestre, et nous montre Seth – joué par un sosie de Daniel Radcliffe post-Harry Potter – rouler à toute berzingue en pleine forêt nocturne, pourchassé par une force mystérieuse. Cette traque finira dans la maison de Mark, son meilleur ami, qui en fera d’ailleurs les frais, aspiré par des lumières bleutées alors qu’un sifflement tonitruant met KO les autres protagonistes. Quelques années plus tard, Mark revient et, après avoir dessoudé les deux chasseurs l’ayant déniché, se lance dans une mission de colonisation qu’une entité d’un autre monde lui a confiée. Pour cela, sa part d’humanité va d’abord vouloir retrouver son ex-copine, désormais protégée par son meilleur ami.
En cas d’invasion extraterrestre, prévoir les boules quiès !
Pour une petite production, Almost Human se montre très ingénieux dès qu’il s’agit de pallier les limites de son budget, cela par une mise en scène dynamique et décuplant la violence graphique de ses effets gores. Fusil à pompe, tronçonneuse, scie, hache… Tout y passe et le film se montre très généreux dans ses débordements sanglants, allant même jusqu’à une scène de viol toute droite sorti d’un manga déviant. De plus, le « boogey-man » extraterrestre principal a beau n’être qu’un grand barbu sorti du trou du cul du canada, il n’en reste pas moins ultra-impressionnant une fois mise en marche sa cavale sanguinaire. Le film gagne aussi des points en s’armant d’interprétations solides et loin du traditionnel casting de débiles mentaux à l’écriture superficielle des productions horrifique US.
Même plus moyen d’aller pisser tranquille en pleine forêt…
On regrettera par contre quelques effets frôlant un peu l’amateurisme comme ce petit piano et ces bruits de pas sous échos, tous deux bien cheap, accompagnant une scène de lente descente des escaliers par le personnage principal. Une mise en tension un peu lourdingue et tranchant avec le reste. La fin du film et sa touche nihiliste et pessimiste emballée en coup de vent tient également un peu trop du déjà vu pour ne pas frustrer un petit peu.
Pour le reste, Almost Human est une bonne surprise, un film d’horreur très efficace mais qui n’oublie pas pour autant de construire un minimum ses deux personnages principaux pour accrocher sur sa (courte) durée le spectateur.
TRAILER :
Critique par Alex B
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