Les liens familiaux : éternel sujet à exploiter pour les scénaristes des films d’horreur. Dans la plus pure tradition des longs-métrages européens, “Amelia’s Children”, présenté à Gérardmer 2024, raconte le périple d’Edward, orphelin depuis sa naissance, qui découvre à l’âge adulte qu’il a un jumeau et une mère qu’il ne connait pas. Avec sa petite amie, il part les rencontrer dans leur demeure isolée dans une région recluse. Une rencontre qui ne va pas se passer comme prévu… Même si l’histoire est balisée par de multiples références, on apprécie l’idée d’instaurer dès le début une dose de modernité avec le principe du test ADN sur smartphone.
Découverte de la maison par nos deux héros, rencontre avec la nouvelle famille, tout cela se passe devant nos yeux qui tentent de chercher une once d’originalité. On découvre alors que l’acteur Carloto Cotta joue trois rôles : le sien, celui de son frère jumeau (la plus belle perruque du festival) et celui de son père. Une situation qui donne lieu à des moments gênants de surjeu et de face à face plus ou moins bien filmés. Question gênance, on va être servis : car la mère des jumeaux est un phénomène, le visage totalement déformé par la chirurgie esthétique, elle entretient des rapports plutôt étrange avec ses fils. Une variation sympathique du mythe de la sorcière, sur fond de folklore portugais. Un aspect qui aurait mérité d’être davantage exploré.
Sans aucune subtilité et avec de gros sabots, le réalisateur déroule alors les clichés les uns après les autres, jusqu’à un final délivrant et stupide, qui oublie bien vite que le personnage qui sauve à mise à Edward, aurait pu agir depuis le début du film… On aurait été curieux de voir si avec un peu plus d’écriture et de second degré, le film aurait été réussi. Vraiment dommage, car la mythologie entourant la mère de famille était le plus intéressant, et avait un gros potentiel.
Au cinéma le 31 Janvier 2024.