Le film est servi par une réalisation réussie mais qui souffre d’effets de style agaçants comme le passage entre la couleur et le noir et blanc quand l’Entité se promène en caméra subjective ou les mouvements saccadés d’une petite fille que Betsy est seule à voir. Certes, cette façon non naturelle de bouger est effrayante mais depuis The Grudge, ou encore Hypnose, ce n’est plus très original. Le réalisateur réussit toutefois à maintenir une bonne ambiance d’angoisse malgré une première partie assez répétitive qui culmine avec une fuite en diligence tout simplement impressionnante.
La soi-disant sorcière Kathe Batts dont on entend parler au tout début du film, sa présence paraît bien superficielle et elle aurait mérité que l’on s’y attarde davantage. Certes, les domestiques évoquent son influence néfaste et ce qu’elle aurait pu provoquer mais le sujet reste bien trop en retrait pour que le spectateur ait une chance de se faire sa propre opinion. En fin de compte, la sorcière est rapidement écartée de l’intrigue. John Bell est incarné par Donald Sutherland , un peu mou du genou. Mais son physique caractéristique et certains maniérismes uniques réussissent la plus part du temps à nous faire oublier son jeu moyen. Dans le rôle de la mère, Sissy Spateck insuffle une tendresse certaine mais ne s’impose pas autant qu’on aurait pu l’imaginer. L’actrice, rendue inoubliable par son tout premier rôle dans Carrie, n’a cependant rien perdu de son charme décalé ni de son jeu tout en subtilité même si son personnage est parfois trop effacé , naïf et très cliché. Rachel Hurd-Wood interprète le rôle éprouvant de la jeune Betsy. : elle incarne l’image parfaite de l’innocence et joue à la perfection sans tomber dans la surenchère.
Mais en fait, l’esprit n’effraie pas : il casse des portes, donne des gliffles et claque les fenêtres mais pas grand chose de plus. Le rythme du film est irrégulier et l’impression de longueur est désagréable pour le specateur. Les vingt dernières minutes avec l’explication finale ( qu’on devine quand même tout au long du film ) montrent une intensité qui redescend avec un final trop rapide ( inutile et peu crédible . La lecture du livre doit donner beaucoup lus de frissons que ce film pas franchement réussi.