American Psycho, un très bon film qui n’est pas un film d’horreur mais pourtant il y a du sang, une tronçonneuse, une hache…. Alors a-t-il sa place ici ? Oh que oui !
Adaptation du roman de Brett Eston Ellis, “American Psycho” a été réalisé en 2000 par Mary Harron. Une seule réflexion s’impose à moi lorsque je pense a Patrick Bateman : c’est malheureusement l’un des personnages de fiction les plus passionnants de ces dernières années.
Flamboyant, cruel, ironique, acide, monstrueux mais tellement familier, Bateman nous renvoie tous à notre volonté de véhiculer une image de perfection pour avoir l’impression d’exister.
Réputé impossible à adapter, le best seller de Bret Easton Ellis est ici mis en image avec beaucoup de courage et d’humour (noir bien sûr). Marry Haron nous sert un film qu’on ne se lasse pas de voir et de revoir, rien que pour profiter de ce sadisme ironique.
Et que dire du très charismatique Christian Bale qui incarne ici un Bateman très convaincant lorsqu’il passe de la folie furieuse au gendre idéal en deux secondes.
Haron reussit dans son adaptation à conserver quelques scènes cultes du roman : le meurtre du mannequin à la tronçonneuse ou le meurtre à la hache de Paul Allen, au sein desquelles l’humour noir rejoint la cruauté absolue, méritent bien le titre de scènes mémorables.
Dynamique , totalement débridé et remplissant son contrat de divertissement macabre, c’est un film incontournable qui aurait sans doute été fortement différent si Christian Bale n’avait pas interprété Bateman avec tant de talent. Sa beauté froide ( avouez quand même qu’il est craquant ) apporte beaucoup au personnage. L’approche de Bateman est très intéressante : jamais un psychopathe n’avait été si fidèlement retranscrit, avec ses béances narcissiques ( c’est la psychologue qui parle !! ). Le coup des cartes de visites, des costumes, des chemises c’est purement génial. Et puis, ce film sait aussi ravir les connaisseurs de musique des 80’s qui en apprendront sûrement beaucoup. Tellement bien fait qu’à la fin, on se pose des questions : les a t-il vraiment tué ou était-ce dans son imagination ? Et pourquoi tout le monde se trompe-t-il de nom ? Peut-être justement parce que nous sommes dans sa tête…
American Psycho s’attaque donc en force à ce monde où les seules occupations sont de réserver des tables dans les restaurants chics et de discuter boutiques aux bars des clubs privés. Patrick Bateman n’est que le stéréotype de ces jeunes fils à papa, dont l’unique mérite est d’avoir hérité d’un empire financier. C’est toute une classe américaine que dénonce la réalisatrice Mary Harron : les petites rivalités mesquines, l’obsession de posséder mieux et plus cher que le voisin, la phallocratie dominante d’un monde ignoble.