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Avenged

Affiche du film "Avenged"

© 2014 Cart Before The Horse Productions − Tous droits réservés.

Variation surnaturelle du genre rape and revenge se déroulant dans un désert de l’Arizona, Savaged met dans sa première bobine la pauvre Zoé, jeune sourde et muette partie en voiture rejoindre son fiancé, entre les mains crasseuses d’une bande de rednecks violeurs et sanguinaires. Morte, enterrée puis ressuscitée par un rituel indien, elle va partir ensuite assouvir sa vengeance, possédée par l’esprit d’un Apache ultra-teigneux et désormais sur le sentier de la guerre. Loin d’une énième copie de I Spit On Your Grave ou de la Dernière Maison Sur La Gauche, ce que l’on aurait pu craindre au vu des 20 premières minutes et de l’image globalement assez crade, Savaged ne s’appesantit pas sur les viols et tortures subies par Zoé. Le film a aussi l’avantage d’une exposition rapide, cela même si un peu trop brutale voire un peu bourrine : même si sa mère lui a dit de ne pas s’arrêter en cours de route et d’éviter les routes nationales, notre jeune femme s’arrête tous les 10 kilomètres pour prendre des selfies…

Sourde et muette, la détresse de Zoé n’en est que plus violente

La suite est par contre agréablement surprenante, le film traçant la route du revenge flick teinté de fantastique à la manière d’un The Crow. On retrouve d’ailleurs un peu du romantisme noir du film d’Alex Proyas dans l’évolution désespérée de la relation entre Zoé et son fiancé. Une sensibilité assez originale dans ce genre de film même si ici souvent éclipsée par la brutalité générale des scènes ainsi que par l’autre grand thème du film : le génocide des indiens d’Amérique, sous-texte de toutes les exactions qui vont se dérouler dans ce Savaged (d’ailleurs qui est le vrai sauvage ?). Le film va encore prendre une autre dimension sur sa dernière partie, tournant au mélange entre film d’assaut et slasher une fois appelés en renfort de nouveaux gros beaufs se la jouant paramilitaires. Finalement, seule l’enquête menée en parallèle par la police et le copain de la victime ralentit un peu le rythme sans que cela ne soit non plus vraiment trop gênant.

Du côté des acteurs, Savaged est également une bonne surprise. Même si tous lookés comme s’ils allaient squatter un festival de métal tendance néo-nazi dans le trou du cul de l’Amérique, les agresseurs – issus d’une longue lignée de tueurs d’indiens – sont plutôt charismatiques. Ronnie Gene Blewins (sale gueule déjà croisée dans Joe et dans Dark Knight Rises) y est d’ailleurs toujours aussi dégueulasse. Pour ne rien gâcher, Zoé (Amanda Adrienne) bénéficie d’une interprétation convaincante et même très physique dès qu’il s’agit de mettre une raclée à ses meurtriers.

Entre la vie et la mort, Zoé déterre la hache de guerre

Niveau mise en scène, on regrettera l’utilisation un peu forcenée des ralentis – surtout au début du film – et un étalonnage entre le verdâtre et l’orange un peu trop marqué dans les scènes de nuit. Censés donner un cachet au film, ces effets font surtout vidéos ultra-cheap… Pour le reste, le film ne laisse pas trop voir les limites de son budget, cela hormis pour quelques bruitages tout droit sortis d’une banque sonore achetée sur Internet.  Les effets spéciaux et maquillages gores sont par contre soignés, rendant encore plus douloureux le calvaire initial de Zoé. La scène de rituel indien est également plutôt bien foutue tout en rappelant le grand-guignol du plus outrancier des Sam Raimi. Pour la suite, une fois la protagoniste principale investie des super-pouvoirs indiens, on est plus dans Brain Dead que dans Pocahontas et la jeune sourde-muette se retrouve vite à jouer au lasso avec les intestins d’un consanguin avant une séance d’ophtalmo à coup de queue de billard.  Enfin, le duel final, opposant tronçonneuse et tomahawk, termine le film de manière bien efficace.

Comme dans The Crow, l’un des méchants est fan de couteaux…

Pour un petit budget, Savaged est donc une bonne surprise, loin de l’énième rape and revenge bête et méchant. En arrivant à l’équilibre entre moments sensibles et scènes d’actions horrifique, sur un rythme rapide, Michael S. Ojeda arrive à maintenir jusqu’au bout l’intérêt de son spectateur. Pas mal pour un premier long métrage…

Critique par Alex B


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