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Beyond the Black Rainbow

Affiche du film "Beyond the Black Rainbow"

© 2011 Chromewood Productions − Tous droits réservés.

Au début des années 80, la tentative d’évasion désespérée d’une jeune femme séquestrée derrière une vitre dans un laboratoire expérimental, et surveillée par le mystérieux docteur Barry Nyle.

Exercice de style très poussif ? Trip visuel et référentiel tournant à vide? Ou juste spectacle à prendre au second degré voire parodie ennuyeuse d’un genre perdu entre deux références de vidéo club old school? La vision de ce Beyond The Black Rainbow lors du dernier Etrange Festival aura laissé bien perplexe la plupart des spectateurs quant aux intentions de son réalisateur.

Le film est joliment emballé, le réalisateur livre le trip esthétique attendu, tout en épure SF de la fin des 70’s et enveloppé d’un psychédélisme colorimétrique rappelant les débuts des 80’s. Le design général du laboratoire, lieu principal de l’action, est aussi visuellement très impressionnant et, avec son travail du grain de l’image, ce long-métrage pourrait sérieusement faire douter le non-averti sur sa date de conception.

L’actrice principale se concentre fort: avec deux lignes de dialogue pour tout le film, pas moyen de se louper!

Nos rétines sont donc à la fête dans le premier quart d’heure. Puis vient le désenchantement : Panos Cosmatos (fils de…) a tellement soigné l’enrobage du film, ses effets et son ambiance, créant pour l’occasion une BO entre Tangerine Dream et John Carpenter, qu’il en a perdu tout intérêt pour son intrigue. L’histoire semble donc osciller entre Soleil Vert, pour l’institut travaillant à rendre les gens heureux, et Furie de De Palma pour sa jeune fille cloîtrée et dotée de pouvoirs psychiques meurtriers.  Scanners de Cronenberg sera aussi appelé en renfort au détriment d’une pauvre infirmière qui passait par là. L’histoire oscille mais n’avance pas, comme figée dans ce référentiel finalement bien étriqué et prétexte à une suite de séquences au déroulement complètement abscons. C’est simple, à côté de ce Beyond The Black Rainbow, Mullholland Drive de Lynch passerait presque pour un sommet de cinéma sur-explicatif. La « tentative d’évasion » évoquée dans le résumé n’arrive en effet que dans les dernières vingt minutes. Pendant les 1H30 précédentes, il se passe à l’écran à peu près toujours la même chose, soit un énigmatique professeur se comportant de plus étrangement et matant sur son écran de contrôle de stalker pervers 1.0  une jeune femme séquestrée. Cette intrigue stagnante et aux enjeux obscurs transforme rapidement le film en une succession de vignettes arty qui n’auraient pas dépareillées dans un vernissage d’une galerie lambda d’arts vidéos. Marrant entre deux coupes de champagnes et un petit four, mais d’un ennui à la limite de la mortification si visionné coincé sur un siège de cinéma (même confortable).

On appréciera le featuring de K-200

Le final et son ambiance slasher rural – voir ces deux dernières victimes toute droites sorties d’un improbable film Z des eighties italiennes – arrivera quand même à nous tirer un sourire, tant on aura rarement vu au cinéma chute aussi abrupte et décalée. Un pied de nez et un non-aboutissement total qui ne frustrera personne tant le film nous a lâché déjà depuis quelques bobines…

Dans le genre film d’ambiance ultra-référentiel pour le bonheur des sens et des yeux, on préférera donc, dans un autre genre, Amer de Cattet et Forzani, moins statique, plus vivant, à ce Beyond The Black Rainbow aux allures de papier peint animé pour fan de SF régressive.

Critique par Alex B

Film vu dans le cadre de l’Etrange Festival 2011 – Pas de sortie prévue pour l’instant

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