Zombieland a fait un certain buzz ( puisque c’est un mot à la mode ) sur le net depuis quelques semaines et a notamment été vendu comme l’équivalent américain de Shaun of the Dead : en gros un gros délire parodique dans un monde infesté de zombies. Les critiques presse étaient élogieuses ainsi que les reviews du premier week-end d’exploitation aux Etats-Unis. On Peut dire sans conteste que le film était attendu par les geeks qui, décidemment, sont de moins en moins exigeants. Le début du film est très bon, il suscite un très fort intérêt et la narration à la première personne de ce petit nerd puceau donne du charme au film. Et que dire du générique ? Truffé de pépites visuelles et de bonnes idées de scènes d’attaques hilarantes ; tout cela augure une bonne tranche de rigolade. Les bonnes idées continuent avec l’énumération des règles de survie du jeune anti-héros pour survivre dans ce monde infesté de morts-vivants. On s’attache peu à peu à ce post-ado frisé, trouillard et intelligent malgré tout.
Mais au bout de la première demi-heure, à vrai dire quand les deux héros rencontrent les soeurs, le rythme s’essouffle et on s’ennuie très vite. Le film s etransforme alors en un road-movie, répétitif, sans grand but narratif et qui révèle un fait décevant : les scénaristes ont un pitch incroyable mais ne savent pas trop qu’en faire. La trame narrative peine à garder son rythme initial, et surtout à préserver l’efficacité du début du métrage. Et le pire dans tout cas, c’est que les zombies ne sont presque pas présents dans le film, ils le parsèment par quelques apparitions qui passent davantage comme des prétextes à se faire shooter. Question humour, on se rend vite compte que les américains ne sont pas à la hauteur du cynisme british. On sombre vite dans les blagues convenues, les doigts d’honneur, des réparties amusantes mais rarement drôles réservées à des lycéens en mal de vannes potaches. L’ironie est non seulement pas assez subversive, mais en plus elle n’est pas assumée.
Le duo d’acteurs n’est pas mauvais, Woody Harrelson remplit son contrat et son personnage est bien écrit, il est d’ailleurs efficace en tueur de zombie. On aurait préféré que le filmse focalise sur ces deux personnages plutôt que d’introduire deux soeurs plus inutiles qu’autre chose ( c’est l’apocalypse mais je prend le temps de me faire un brushing et du mascara ). Ce qui gène le plus, c’est le sentiment qu’on regarde une succession de scènes : action, dialogues, scène d’amour, dialogue, action, punchline, dialogue, scène d’amour, action.. Le tout dans une fluidité qui laisse à désirer. Alors oui Bill Murray est là dans son propre rôle, mais j’aurais espéré un peu plus de fun dans cette partie du film aussi. Les références à SOS fantômes sont savoureuses, mais là encore sympa, mais sans plus. La dernière demi-heure, dans le parc d’attraction relève un peu le niveau malgré le fait qu’elle soit truffée d’incohérences ( pour un film qui ne se veut pas parodique, c’est un comble ! ). Le décor avec les manèges et les couleurs est bien utilisé et permet de bonne minutes de plaisir. On aurait aimé que tout le film soit aussi bien pensé. Et que dire de la fin, toujours moralisatrice sur la famille qui nous reste en travers de la gorge.