Et une de plus! Sorti en 2013, “Carrie, la vengeance” vient s’ajouter à la longue série de films, téléfilms ou encore séries adaptés du romancier et “maître de l’horreur” Stephen King. Mais ce n’est pas une transposition classique car ce long-métrage reprend les éléments du livre de 1973 mais aussi du premier film de Brian De Palma qui lui date de 1976. Alors était-ce utile de refaire l’histoire une nouvelle fois ou bien a-t-on affaire à un film oubliable ?
Réalisé par Kimberly Peirce, à qui l’on doit le très bon “Boys Don’t Cry”, ce film est en grande partie un copié-collé de celui de De Palma. D’accord, on adapte là un roman donc l’histoire est sensiblement la même mais où se trouve l’utilité de reprendre les mêmes plans ? Ne serait-ce que pour la réalisatrice elle-même, répéter ce qu’un autre a déjà fait ne doit pas être gratifiant. Le film reste assez beau dans l’ensemble, bien réalisé, les effets spéciaux sont également réussis : ce film rempli le cahier des charges du film d’horreur hollywoodien sans prendre de risque alors que la structure du livre en elle-même ouvre la porte à de multiples possibilités. Carrie est jouée par Chloë Grace Moretz ; âgée de 15 ans au moment du tournage, elle colle presque parfaitement au personnage (dans le livre, elle a 16 ans). Sortant alors des “KICK-ASS” ou encore “DARK SHADOWS”, elle est l’un des nouveaux visages du cinéma américain et donc logiquement choisie pour passer après Sissy Spacek, remarquable et nommée aux Oscars pour son rôle inoubliable. Très bonne actrice, elle incarne à merveille la fragile Carrie White mais dans un registre moins passif, elle assume et aime presque ses pouvoirs, elle est en cela plus proche du livre. Mais l’empathie est moins présente, on la sens moins sensible, peut être un peu trop jolie pour le rôle, faute aux standards du cinéma d’horreur “blockbuster”.
Sa mère, Margaret, est incarnée par Julian Moore qui nous glace à chaque apparition, dès la première où elle est prête à tuer sa fille à peine née. D’une froideur sans égale l’actrice, oscarisée en 2015, incarne une mère déséquilibrée qui ne voit que par la religion, le fanatisme est pleinement retranscrit et l’horreur psychologique prend le dessus. Quant aux autres personnages, certains comblent les trous, on les connaît rapidement et on les oublies presque aussi vite, on ne s’attache à personne.
Plus orienté “teen movie” que l’original, le film exploite mal ses personnages, surtout secondaires. Le manque d’émotion et d’empathie pour le personnage principal est un gros défaut même si Chloë Grace Moretz incarne une nouvelle version du personnage assez convaincante. Le film est toujours dans l’air du temps, les questions du harcèlement scolaire et du cyber harcèlement sont plus que jamais d’actualité. Malgré tout ça, le long-métrage est bien pâle comparé au premier film ou même au livre. Dispensable mais divertissant.