Adapté d’une nouvelle de Stephen King parue dans le recueil “Tout est fatal”, Chambre 1408 suit l’itinéraire d’un écrivain prisonnier d’une chambre soit disant hantée. Un projet ambitieux sur le papier, mais dont la transposition sur grand écran aurait pu se révéler casse-gueule. Au final, il n’en est rien, car si le scénario enferme littéralement le personnage dans un huit-clos pendant une heure trente, l’ennui n’est pourtant pas au rendez-vous car le réalisateur utilise divers artifices pour “déplacer” l’action.
«Personne n’y tient plus d’une heure», c’est en tout cas ce que dit Samuel L. Jackson à John Cusack au début du film. Une petite phrase qui fait ricaner le héros. Qu’est ce qui, honnêtement, pourrait être si terrifiant pour que personne ne puisse y rester plus d’une heure ? Mêlant rêve, réalité, souvenirs, culpabilité et fausses issues, Chambre 1408 plonge progressivement dans un apparent désordre visant à déstabiliser le spectateur qui assiste à la torture du personnage principal, prisonnier de cette chambre qui cherche à provoquer sa mort. Accident, incendie, apparent suicide, tout y passe, augmentant peu à peu l’angoisse du spectateur, qui perd lui aussi ses repères. La pièce est filmée depuis tous les recoins, dans tous leurs détails, offrant même d’inattendues possibilités d’accélération à une action pourtant confinée.
La chambre est-elle vraiment hantée ? S’agit-il d’un cauchemar ? Le personnage est-il en train de se perdre lui-même dans les méandres labyrintho-schizophréniques de son cerveau, embrumé par ses délires d’auteur de romans et par les démons de son propre passé ? Autant de pistes possibles, parmi d’autres, pour expliquer les divagations dont est victime un John Cusack très en forme.
Une très belle adaptation portée par une histoire effrayante mais surtout par une réalisation ambitieuse qui fait de Chambre 1408 une réussite remarquable.