En plein tour d’Europe, six jeunes américains louent les services d’un guide pour un « trip de l’extrême » les emmenant visiter Pripyat, ville désertée suite à la catastrophe de Tchernobyl. Toujours sous le coup de radiations, ces ruines vont se révéler bien moins désertes que prévu.
Un trip de “l’extrême” de plus en plus inquiétant…
Nouvelle production Oren Peli, Chroniques de Tchernobyl n’a de chronique que le nom puisque l’action ne se déroule que sur deux jours et deux nuits. Même s’il n’est pas un found footage à proprement parler, y faisant parfois référence lors de quelques scènes, sa mise en scène s’en rapproche fortement : caméra portée focalisée sur les protagonistes, menace indicible la plupart du temps, prête à surgir par surprise des quatre bords du cadre, goût pour l’obscurité et les plans peu éclairés… Un point de vue « au cœur de l’action » qui engendrera probablement quelques frustrations, l’horreur se déroulant la plupart du temps hors-champs et le sort des personnages étant majoritairement expédié en quelques secondes.
Drôle d’endroit pour perdre sa gamine…
Point fort du métrage, le décor – bien exploité – donne un indiscutable cachet au film et un cadre original et visuellement fort. Un urbanisme abandonné tel quel il y a plus de vingt ans, progressivement envahi par la nature et suscitant l’inquiétude dès ses premières apparitions. Le scénario exploite aussi quelques idées bien trouvées autour de cet environnement et de ses caractéristiques, amenant son lot de sursauts (la scène dans l’appartement) et retournements inattendus. Le film diversifie ainsi les menaces et fait très graduellement monter la pression, un détail inquiétant après l’autre, cela durant toute sa première partie, avant de s’enfermer un peu trop longtemps dans de long couloirs vides et obscurs sur ses vingt dernières minutes.
L’un des nombreux instants calqués sur le style “found footage”
Chroniques de Tchernobyl se révèle finalement être un divertissement horrifique agréable, doté d’une atmosphère post-apocalyptique bien campée, cela malgré un traitement léger de ses protagonistes (ici le banal duo fraternel que tout oppose) et de son histoire. Pour les tenants et aboutissants de cette dernière, le scénario fait en grande partie appel à l’imagination du spectateur et zappe les traditionnelles et rébarbatives scènes d’explications. De l’origine de la menace et de sa réelle nature, on n’en saura ainsi que quelques bribes dévoilées dans les dernières minutes, cruelles et jubilatoires comme un final d’un bon petit film d’horreur du samedi soir. Un côté bis et fun, traversé de clones du Toxic Avenger, qui aurait peut-être gagné à être un peu plus marqué dans le reste du métrage…
Faut-il vraiment partir à la recherche des rescapés de ce car criblé de balles?
Avec une trame et des relations entre les personnages un peu plus étoffées ainsi qu’une réalisation un peu moins basique, cette nouvelle production d’Oren Peli aurait pu être le sympathique pendant Tchernobylien de La Colline a des Yeux d’Alexandre Aja. Mais même sans arriver au niveau de ce dernier, Chroniques de Tchernobyl reste un film de genre très honorable.
Critique par Alex B
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