Novembre 2010 : Jon Watts et Christopher D. Ford mettent en ligne une fausse bande-annonce d’un film intitulé Clown qui serait réalisé par Eli Roth. La vidéo fait le buzz sur la toile et éveille l’intérêt du réalisateur d’Hostel qui, flatté et conquis par le pitch, décide de produire le long-métrage. C’est ainsi que deux ans plus tard Jon Watts parvient à faire de sa bande-annonce un vrai film.
Sur un pitch qui ferait dresser les cheveux sur la tête des coulrophobes, Clown déroule son intrigue sans grande volonté de surprendre. Car si le film de Jon Watts n’est pas déplaisant, il n’est pas non plus complètement satisfaisant. Ce qui fonctionnait bien au sein d’un court-métrage pêche un peu dans la longueur, rendant ainsi l’ensemble trop convenu. Clown peine à effrayer le spectateur, et même les séquences chocs ont quelques difficultés à créer un impact conséquent. Le recours à l’humour noir y est peut-être pour quelque chose, amoindrissant l’effet de terreur que l’on s’attendait à trouver.
Les fulgurances gores, point d’orgue de quelques séquences efficaces – on pense à celle de l’aire de jeu – n’apportent pas vraiment de sang neuf au genre. Si l’ennui est évité, reste tout de même la sensation de suivre un téléfilm balisé, privé de tout culot – un comble quand on se sert du nom d’Eli Roth – et qui peine à donner de la consistance à ses personnages.
Bien que la transformation progressive du personnage bénéficie de bons maquillages et d’effets parfois assez cradingues, en résulte un clown certes cauchemardesque mais dont l’horreur ne nous atteint pas. La faute à un film qui ne va pas plus loin que son idée, qui n’est pas vraiment parvenu à aller au delà de son concept.
Ce Clown n’est donc pas vraiment une surprise, mais pas non plus une complète déception. Ce qui est certain, c’est qu’il ne fera pas spécialement date.
Critique par Sébastien Dm