On ne le dira jamais assez, faites attention aux nuggets de poulet ! Si on ne respecte pas les consignes d’hygiène dans l’agro-alimentaire, on se retrouve vite avec des nuggets infectés par un poulet pas clair et ça transforme les enfants en zombies… C’est le pitch de départ bien barré que propose Cooties, un premier film aux allures de série B sans prétention mais pas sans qualités. Clint, jeune professeur incarné par Elijah Wood (le Frodon de la trilogie Le seigneur des Anneaux), revient dans sa ville natale de Fort Chicken pour un remplacement dans le collège où lui-même a été scolarisé. Il va très vite être confronté à l’épidémie de zombification qui touche les élèves de l’établissement. Pris au piège dans la salle des profs, la résistance s’organise avec l’aide des autres enseignants.
Dès les premières minutes, Cooties donne le ton, nous sommes en présence d’une comédie, certes teintée d’humour (très) noir et d‘horreur. La galerie de personnages mise en place suscite vite la sympathie, malgré le fait que ceux-ci soient très caricaturaux. Elijah Wood campe un anti-héros attachant, entre écrivain raté et professeur sans aucune autorité. Ses collègues forment une bande de bras cassés à peine croyable, et tous les clichés y passent, histoire de taper sur tout le monde : la jolie prof blondinette que convoite notre héros depuis l’adolescence, le prof de sport machiste et violent, le prof de biologie un peu psychotique qui adore mettre les mains dans les fluides corporels, le prof gay maniéré, la détestable prof cintrée qui porte une alarme anti-viol (?!) etc. L’humour manque donc parfois de finesse mais les acteurs rendent le tout attachant.
Toutefois c’est le caractère irrévérencieux du film qui lui confère son charme. En effet, alors qu’à Hollywood on évite soigneusement de montrer un enfant se faire tuer, Cooties va prendre le contre-pied total de cette règle, et ces horribles petits être assoiffés de sang que sont les élèves vont prendre très cher. On sent que les scénaristes (dont Leigh Whannell, ici acteur également) s’en sont donné à cœur joie dans le politiquement incorrect après avoir œuvré sur moult films commandés par de gros studios. L’opposition bambins-zombies VS profs apporte donc son lot de scènes chocs, où les mises à mort sont aussi ludiques que variées et le métrage reste suffisamment décomplexé et fait au sixième degré pour que l’on rit de bon cœur devant ce grand jeu de massacre.
Cooties n’est cependant pas exempts de défaut. Même si ce n’est pas le but premier, on sent que les rares scènes de peur sont mal maitrisées et on n’éprouve pas de réels frissons devant le film. On assiste aussi à des baisses de rythme trop fréquentes, où les réalisateurs hésitent à totalement mixer humour et horreur et se concentre trop sur l’un ou sur l’autre, déséquilibrant ainsi le fil conducteur de l’histoire ; en témoignent les répétitives scènes complétement foirées avec un agent de sécurité obèse et accro aux champignons hallucinogènes (joué par Jorge « Hurley » Garcia, de Lost).
Mais qu’importe, c’est un premier film, imparfait oui, mais qui nous fait passer un bon moment, entre déconnade potache et scènes mal polies assez gratinées. Recommandé, une fois que les enfants sont allés se coucher bien sûr.
Mad Sam