Crawl marque le retour d’Alexandre Aja au film d’horreur en 2019, 6 ans après le raté Horns. Plutôt que de repartir dans le délire trash a la Piranha 3D, il revient à ce qu’il a su faire de mieux, le film d’horreur premier degré a l’image de Haute tension et son chef d’œuvre La colline à des yeux. Autant le dire tout de suite: le retour est réussi et Crawl est le film à ne pas manquer cet été.
Avant toute chose, Crawl est une merveille de mise en scène, bien que se déroulant en un unique lieu Aja varie et multiplie les angles de vues si bien que l’on ne ressent aucune lassitude a rester avec les protagonistes dans cette cave. De courte durée (1h27 générique compris), le rythme est effréné, Après la présentation des personnages, le film va droit au but, les scènes avec les alligators sont nombreuse et sont des merveilles de tension, qui vont crescendo jusqu’au générique de fin. La menace grandissant en même temps que l’eau qui inonde la maison, on se surprendra à se coller à son siège plusieurs fois tant le suspense est omniprésent grâce au talent du metteur en scène.
Autre réussite: les jump scares, elles fonctionnent et se révèlent ultra efficace, sans pour autant utiliser une musique stridente le volume poussé au max ( le film n’a d’ailleurs pas beaucoup de musique). Niveau effets spéciaux, malgré le petit budget de 17 millions de dollars, c’est également réussi, que ce soit les alligators ou la tempête les CGI sont soignés. Quand aux effets gore, ils sont discrets mais très efficaces, nos héros souffrent de plaies et morsures très bien rendues à l’écran. Les deux acteurs, Kaya Scodelario et Barry Peper, portent le film sur leurs épaules ( le reste du casting étant de la chair à pâté), ils sont crédibles dans leurs relations père-fille conflictuelles qu’ils devront surmonter si il veulent faire face à la menace qui est autant animale que naturelle. De plus leurs décisions, bien qu’extrêmement courageuse, sont plutôt logique et bien amenées.
Crawl est le modèle de série B, le genre de rollercoaster horrifique qui se fait rare sur grand écran. On pardonnera ses quelques défauts tel que des (rarissimes) flashbacks inutiles à l’intrigue et une fin trop vite expédiée pour n’y voir que ses qualités évidentes.
Par Jonathan Roth