Critique - Immaculée

Immaculée (2024)

  • Titre original: Immaculate
  • 1 h 29 min | Horreur, Mystère, Thriller | 20 mars 2024
    Note
    4/10
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    La soeur Cecilia se voit offrir la possibilité d'entrer dans un couvent italien. L'accueil chaleureux est bientôt interrompu lorsqu'elle comprend que cette maison de Dieu recèle de sombres et horribles secrets.

    “Immaculée”, est un nouveau film d’horreur à tendance “religieuse” qui met en vedette la starlette du moment : Sydney Sweeney (aussi productrice). Avec la franchise “The Nun”, la nunsploitation est devenu un sous-genre exploité à outrance ces dernières années. Pour “Immaculée”, le scénario d’Andrew Lobel, pour lequel Sweeney avait auditionné il y a des années, n’a été réalisé qu’en 2023. Très intéressée par le projet, l’actrice a décidé de s’investir dans la production et cela se voit. Alors révélation ou damnation ? On va vous épargner tout suspense : le film ne parvient jamais à se démarquer des autres productions du même genre, s’appuyant trop sur des jump scares cheap et sans inspiration. Entaché de problèmes de rythme et d’une exploration superficielle des thématiques abordées, le film frôle le ratage complet, sauvé par un final ENFIN efficace. (Attention spoilers)

    Image du film "Immaculée"

    © 2024 Black Bear Pictures − Tous droits réservés.

    C’est pas comme si l’intérieur d’un couvent n’était pas déjà un cadre idéal pour l’horreur : un lieu isolé où seules des femmes résident, mais contrôlé par des hommes, appartenant à une institution avec une longue histoire de violence. D’ailleurs, ici, les décors gothiques, au cœur de l’Italie profonde, sont très bien choisis. En réalité, l’aspect visuel du film est l’une des qualités du film car il tente pas mal de choses intéressantes, des prises de risques graphiques qu’on a appréciés (les masques rouges, la scène de la bénédiction…). Mais cela n’est jamais réellement exploité : le réalisateur Michael Mohan puise clairement son inspiration dans l’horreur des années 70, notamment chez Dario Argento, Mario Bava et Roman Polanski. Mais au global, la photographie est terne, les paysages sont rigides alors qu’il y avait là un potentiel incroyable. Un beau gâchis.

    Image du film "Immaculée"

    © 2024 Black Bear Pictures − Tous droits réservés.

    C’est surtout sur le fond que ça coince. Avec une durée assez courte de 88 minutes, “Immaculée” aurait dû être plus long. Il manque quelque chose dans le scénario pour relier la mise en place (trop longue) du premier acte et le virage insensé du troisième acte qui arrive comme un cheveu sur la soupe. Tous les poncifs des films d’horreur modernes y passent : la jeune fille fragile, la meilleure amie qui lui dit de se méfier, les red flags ignorés, la révélation finale où le méchant est beaucoup trop loquace, le final sous forme de libération. Déjà vu.

    Image du film "Immaculée"

    © 2024 Black Bear Pictures − Tous droits réservés.

    Bien que Sweeney livre une bonne performance en tant que Cécilia, naïve au début, elle devient finalement une Scream Queen surprenante. Mais une grande partie de son histoire manque ici, où sont ses parents, pourquoi son accident l’a autant marqué ? Beaucoup de question sont en fait complètement inexpliquées : pourquoi elle perd un ongle et une dent ? Quand se déroule le film ? Que signifient les masques rouges ? “Immaculée” n’est pas intéressé à fournir une réponse à tout ça. Le catholicisme romain a un potentiel génial sur le sujet de la douleur et de l’agonie qui sont essentiels à la foi – la Mère Supérieure dit même tôt dans le film que “la souffrance est amour”. Le film laisse seulement entrevoir une exploration de ces idées, notamment par l’introduction du reliquaire le plus sacré du couvent, un supposé clou de la croix du Christ. Mais tout cela n’est jamais exploré autrement qu’en surface, juste pour surfer sur la vague crypto-horreur d’un couvent flippant.

    Image du film "Immaculée"

    © 2024 Black Bear Pictures − Tous droits réservés.

    “Immaculée” livre un récit peu surprenant et trop référencé pour pouvoir être mémorable, malgré un climax marquant et 5 dernières minutes saisissantes. Si le reste du film avait été aussi troublant, “Immaculée” aurait pu être la terreur déchirante qu’il prétend être. Mais un film d’horreur ne peut pas se résumer à un seul moment, aussi génial soit-il, et peu importe l’engagement de son actrice principale.

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