Le chien est-il vraiment le meilleur ami de l’homme ? Si vous avez regardé “Cujo” et son Saint-Bernard, vous répondrez surement non. L’histoire raconte comment une mère et son fils se retrouvent coincés dans leur voiture face à un animal, à la base adorable, devenu une machine à tuer.
Le film est une adaptation du livre du “maître de l’horreur” Stephen KING qui a aussi signé signé le scénario, mais au final, seuls quelques éléments seront retenus et il ne sera même pas crédité au générique. Sorti en 1983, le film est mis en scène par Lewis TEAGUE qui avait réalisé “L’incroyable alligator” (si, si ce film existe) et pas grand-chose d’autre. On peut comparer ce film à d’autres classiques du cinéma notamment avec “Duel” de
SPIELBERG : la tension grimpe tout au long du film bien aidée par la mise en scène qui, sans être transcendante, est assez propre et recherchée. Certaines scène sont même une leçon de réalisation, comme par exemple quand la mère (Dee WALLACE) et son fils (Danny PINTAURO) sont piégés dans la voiture alors que Cujo rôde autour, la caméra se pose au milieu des deux protagonistes et tourne sur elle-même de plus en plus rapidement accentuent l’oppression et le sentiment d’enfermement.
Le réalisateur arrive à installer une tension réelle mais les premières trentes minutes souffrent malheureusement de longueurs : l’installation des personnages est trop étendue et elle n’apporte pas grand-chose au corps de l’histoire, la relation extra-conjugale ne sert qu’à retarder l’arrivée du mari dans le final pour que le face à face puisse se terminer. Dee WALLACE joue une mère perdue et l’incarne plutôt bien. Aperçue dans “E.T” ou “Fantômes contre Fantômes”, elle est très convaincante surtout dans son affrontement avec le chien tueur dans le dernier acte du long-métrage.
Le chien d’ailleurs est un personnage à part entière, on suit son évolution et sa mutation, cinq différents Saint-Bernard furent d’ailleurs dressés afin de retranscrire au mieux les effets de la rage. Ce chien est dérangeant car filmé en contre plongé la plupart du temps, ce qui donne l’impression qu’on est face à un chien immense recouvert de sang. Les autres personnages sont aussi interprétés avec justesse, en particulier le fils de la famille, Tad joué par Danny PINTAURO (“Madame est servie”).
Cujo est une adaptation plutôt moyenne qui reste malgré tout dans les mémoires à cause de son personnage principal : ce chien terrifiant. Le film connait malgré tout de gros problèmes de rythme, notamment dans sa mise en place. Mais le tout est rattrapé par le huis clos final et la confrontation tant attendue entre le chien et la mère. Le film aura au moins servi à nous faire douter de notre animal de compagnie préféré…