La peur du noir : c’est un peu la base pour tout film d’horreur qui se respecte. Quoi de mieux que de surfer sur cette peur universelle ? Celle qu’on a tous eu le soir étant petit ou grand, lorsque les lumières sont éteintes ?
C’est ce que propose « Dans le noir » sorti aux Etats-Unis sous le titre « Lights Out ». Réalisé par David F.Sandberg, ce film est l’adaptation au cinéma du court-métrage très efficace «Lights out» (que vous pouvez facilement voir sur le net), qui a connu un grand succès il y a quelques années. L’histoire d’une créature qui n’apparaît que dans le noir, renvoyant aux peurs primaires de l’Homme et son aversion à l’obscurité et donc à l’inconnu.
Comme ça a fonctionné pour Mama et quelques autres films, la transition sur grand écran du petit phénomène « Lights out » a vite été décidée. A la production, on retrouve devinez qui ? James Wan of course ! Désormais incontournable de tout film d’horreur qui sort dans les salles françaises !
Une chose est sûre : le réalisateur David F.Sandberg (futur réalisateur de Annabelle 2, oui on vous vend du rêve hein ?) n’y va pas par 4 chemins et introduit son « monstre » dès les premières minutes. La scène d’ouverture a le mérite de donner le ton du reste du film : une bonne idée de base mais pas du tout mise en valeur à cause d’une écriture pas assez exigeante.
Très rapidement, les apparitions du fantôme, d’abord efficaces sont répétitives et en montrent beaucoup trop, tout de suite, sans laisser aucune place au mystère. On reconnaît que la tentative de déguiser ces apparitions mystérieuses (qui ne le restent pas très longtemps) est plutôt réussie : il y a en effet quelques scènes particulièrement prenantes, celles où les jeux de lumières jouent avec nos yeux. Quelques idées (la lumière rouge de l’enseigne d’un hôtel, un néon bleu…) sont vraiment bien utilisées et tout à fait raccord avec le propos du film. Mais au-delà de cette qualité purement formelle, c’est la déception.
Parce que côté scénario, on en est au minimum syndical. D’ailleurs, le scénariste est celui à qui l’on doit les remakes de The Thing et A Nightmare On Elm Street… (no comment). L’histoire est d’une banalité effrayante, elle ne construit jamais la moindre intrigue, se contentant d’aligner des jump scares faciles.
En fait, passé les scènes d’éteignage et d’allumage de lumière, le film n’a rien à offrir au spectateur (à part la beauté de son actrice principale, il faut le reconnaître). Les personnages sont trop peu développés : si peu que leurs agissements semblent souvent illogiques. Même Maria Bello, dans le rôle de la mère de famille en dépression, ne sait pas quoi faire dans ce rôle, ce qui rend son personnage plus qu’agaçant.
Au final, « Dans le noir » est un long métrage heureusement très court, qui a quelques moments de tension, mais qui s’oublie aussitôt (déjà) vu.