Der Nachtmahr

Der Nachtmahr (1970)

| Mystère |
Note
6/10
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Une jeune adolescente fêtarde voit sa vie changer du jour au lendemain suite à l'apparition d'une créature à laquelle elle est physiquement liée

Der Nachtmahr est le premier long de Achim Bornhak, dit Akiz, plasticien allemand dont l’univers très apprécié de David Lynch et Banksy, a des affinités artistiques avec ces deux artistes culte. Il s’agit d’un objet de curiosité très paradoxal dont les défauts sont des qualités et inversement. Ce qui peut laisser perplexe… Il fut néanmoins proposé en compétition du PIFFF en cette année 2015.

Notre réalisateur a certainement enfanté dans la douleur sa version du tableau très connu Le cauchemar de Füssli. Son bébé, dissonant, est le fruit bizarre d’un assemblage de très nombreuses références contradictoires, à la fois enfantines et morbides, baignant dans des univers à la Polanski, Lynch ou Cronenberg sans pour autant vraiment leur ressembler. En même temps qu’un hommage au poète William Blake que le réalisateur semble admirer.

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Le film fait preuve d’une audace et d’une liberté dans l’utilisation de ses nombreuses influences et ses images sont fortes et singulières, parfois inédites. Malheureusement, il n’évite ni des lourdeurs de mise en scène ni des maladresses narratives. L’écriture d’Akiz tente d’être pleinement cinématographique mais n’y parvient pas tout à fait. Sa pensée est plastique et conceptuelle. C’est aussi ce qui constitue son intérêt spécifique.

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Der Nachtmahr entre de façon fort désagréable littéralement dans le corps du spectateur qui subit effets visuels stroboscopiques, sons binauraux et musique techno trance pour son plus grand déplaisir. Bienvenue dans le monde merveilleux de notre héroïne Tina (Carolyn Genzkow), déclinaison cauchemardesque d’Alice au pays des merveilles (Lewis Caroll). Une faille spatio-temporelle plus tard, une créature grotesque affamée, repoussante mais attirante, vieille et innocente, ayant pour évidente référence le E.T de Steven Spielberg, fait son apparition dans la vie de Tina. Saisie d’effroi, elle va développer avec son « double » incongru une relation particulière.

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Si les acteurs ont des physiques, des présences atypiques intéressants, si les personnages représentent bien la jeunesse allemande contemporaine, Carolyn Genzkow en tête, leur jeu n’est pas vraiment à la hauteur et les personnages ne parviennent pas toujours à exister, notamment dans leurs interactions. En guest, tout de même, Kim Gordon (Sonic Youth) en prof de littérature discrètement métaphysique !

Etre filmique monstrueux, hybride et strident, Der Nachtmahr intrigue et vaut le détour. Si Akiz parvient à faire des défauts de son cinéma un style, son prochain opus pourrait bien nous inventer une horreur d’un nouveau genre.

Critique par Marie T.

Pas de sortie prévue en salles pour l’instant.

Pour en savoir plus sur Akiz : c’est ici !

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