Réalisé par Neil Blomkamp
Ecrit par Neil Blomkamp, Terri Tatchell
Avec Sharlto Copley, Jason Cope, David James, Vanessa Haywood, Mandla Gaduka, Kenneth Nkosi
Production : Peter Jackson
Pays : Nouvelle Zélande
L’histoire : Il y a vingt-huit ans, des extraterrestres entrèrent en contact avec la Terre…Ces visiteurs d’au-delà des étoiles étaient des réfugiés et furent installés dans le District 9, en Afrique du Sud, pendant que les nations du monde se querellaient pour savoir quoi en faire…Depuis, la gestion de la situation a été transférée au MNU (Multi-National United), une société privée qui n’a pas grand-chose à faire du sort de ces créatures, mais qui fera d’énormes bénéfices si elle arrive à faire fonctionner leur extraordinaire armement. Jusqu’à présent, toutes les tentatives ont échoué : pour que les armes marchent, il faut de l’ADN extraterrestre. La tension entre extraterrestres et humains atteint son maximum lorsque le MNU commence à évacuer les non-humains du District 9 vers un nouveau camp, en envoyant des agents de terrain s’occuper de leur transfert.
Le tournage s’est déroulé dans de véritables environnements de la banlieue de Soweto, à Tshiawelo. Les cabanes existaient avant que l’équipe n’y pose ses caméras. “En fait, nous avons acheté tout ce qui restait des cabanes détruites, explique le chef décorateur Philip Ivey, et nous les avons reconstruites avec tous ces matériaux. Cela nous a évité d’avoir à les vieillir nous-mêmes. Nous avons ainsi gagné beaucoup de temps et les décors étaient bien plus authentiques.” District 9 est le premier long-métrage de Neill Blomkamp. Supporté par Peter Jackson (Le Seigneur des anneaux : la communauté de l’anneau), qui agit ici en tant que producteur, ce jeune réalisateur devait à l’origine adapter le jeu vidéo Halo avant que le projet ne soit abandonné. Il obtint finalement un budget de 30 millions de dollars pour réaliser son premier film. Somme qui fut rentabilisée aux Etats-Unis dès le premier week-end d’exploitation.
Ce n’est pas un film d’horreur, ni un film gore, encore moins un film d’épouvante et pourtant, j’ai décidé qu’il avait sa place ici. Après tout, feuck la ligne éditoriale, c’est moi qui commande alors je chronique les films que je veux après tout ! Je suis donc allée voir ( en retard ) District 9 après avoir entendu beaucoup de bien de ce film, ce qui n’est pas forcément synonyme de bonne surprise entre nous. On entre dans le film très rapidement avec ce début tendance “reportage” on se demande un peu où le film veut en venir. la première demi-heure sert à planter le décor et à présenter les protagonistes humains ou aliens.
D’habitude, je ne suis pas très fan de films de Science-Fiction à part biensûr les grands classiques des années 80 parmi lesquels Alien. Mais avec District 9, on a à faire avec un film hybride que l’on ne peut pas classer dans une catégorie définie, et c’est plutôt plaisant : on retrouve en effet une approche de science-fiction en mélangeant le divertissement et la critique sociopolitique. La principale qualité du film est d’être parvenu à implanter la vie Alien sur terre dans un environnement réaliste et crédible, dans une société complexe et tellement actuelle.
Le film a bénéficié d’un très bon buzz sur internet grâce à une campagne de promotion rondement menée. Ce qui a contribué à rendre les gens encore plus curieux et impatients de voir ce film. District 9 est un film intelligent qui permet au spectateur de faire aussi fonctionner son intelligence : en en disant suffisamment peu sur les Aliens, leur provenance, cela laisse le champ libre à l’imagination.
Les Aliens qui sont surnommés ‘les crevettes’ en raisons de leur apparence, développent un comportement qui est très proche de celui des humains par exemple leur instinct de survie, leurs sentiments, leurs vie sociale.. La comparaison n’échappera d’ailleurs à personne. Leur découverte dans le vaisseau fait peine à voir et fait penser à certains clandestins qu’on retrouve dans les cales des avions. Et ce n’est que le début, car le lecture sociale et la comparaison avec l’Apartheid survole tout le film, si bien qu’on peut penser que le parallèle est un peu lourd car il n’échappera à personne. Mais il ne s’agit pas d’une dénonciation ou d’une critique, juste d’une allégorie : elle évoque très directement les politiques actuelles souvent perçues comme inhumaines pratiqués par nos gouvernements contre les étrangers “illégaux”. Comment ne pas penser aux derniers évènements en France dans la Jungle de Calais par exemple.. Un film qui fait réfléchir, ça fait longtemps que ça n’étais pas arrivé !
Comme si c’était pas suffisant, on assiste à une transformation d’un bureaucrate un peu idiot qui va se retrouver “contaminé” et se transformer en Crevette ( le nom que les humains donnent aux Aliens ). A ce moment, l’histoire prend un tournant assimilable à celui de La Mouche de Cronenberg, sauf que la victime, est, ici un être détestable, un type maladroit, travaillant pour le gouvernement, obsédé par la loi et par son respect. Sa transformation progressive va faire écho à la déchéance sociale à laquelle il va devoir faire face.
En bref, un film délicieusement original, plein de fraîcheur non dénués de défauts mais on les oublie à la seconde même tant le charme opère. On espère que la (les ? ) suites seront à la hauteur.