En vacances dans la campagne irlandaise, Sarah et Mark se retrouvent bloqués au milieu de nulle part. A la recherche d’un signe de civilisation, ils atterrissent dans une ferme au sein de laquelle le résident, blessé, les attaque. Mais ce n’est que le début : le couple va bientôt être pris en chasse par une créature affamée…
De prime abord, From The Dark, petite production irlandaise par le réalisateur de Stiches, a de quoi séduire : film d’épouvante qui exploite la peur du noir et le hors champ, il se détache des productions formatées du moment qui pullulent dans les salles (Ouija, Poltergeist 2015), mais est-ce pour autant la réussite espérée?
Si les intentions de From The Dark sont louables, son originalité lui fait cruellement défaut. Passée la médiocre séquence d’ouverture, on pense indubitablement à In Fear (Jeremy Lovering – 2013) où de la même façon un couple dans une voiture finissait par se perdre à la tombée de la nuit dans un endroit peu recommandable.
Conor McMahon semble avoir décidé de bâcler son intro prétexte pour vite passer à l’essentiel. Ainsi, les deux amoureux s’engagent sur un sentier boueux qui va immobiliser leur véhicule, la nuit commence à tomber, il n’y a pas de réseau et leur vient alors la bonne idée de se séparer pour aller chercher de l’aide ! L’envie de s’arrêter là nous démangerait presque tant il n’est plus possible de tolérer aujourd’hui de tels poncifs pour démarrer un film, surtout quand ce dernier choisit de se prendre au sérieux.
Qu’à cela ne tienne, mettons cette première exaspération de côté et poursuivons… Une ferme, son propriétaire blessé, nos protagonistes qui se mettent en tête de lui venir en aide alors qu’il n’a rien de franchement rassurant… Et là From The Dark passe à l’action, trop content de pouvoir faire une démonstration d’épouvante plutôt que de construire une véritable intrigue.
Ne soyons pas trop mauvais juges et admettons que certains moments sont plutôt efficaces.
Majoritairement sans dialogues, le coeur du film adopte une ambiance lugubre et claustro qui parviendrait presque à nous faire oublier son fâcheux début. Avec ses flous en arrière plans, ses points de vue subjectifs et sa lumière tamisée, la mise en scène déploie ses petits outils pour distiller une angoisse appliquée mais qui oublie bien vite de se renouveler.
Le couple pris en chasse se rend vite compte que la lumière peut être LA solution à sa survie, car la créature la craint particulièrement. Et pour cause : avec son allure nosferatienne et sa gueule de “Crawler” (The Descent), ce n’est autre qu’un redoutable vampire… D’une lampe torche à une allumette en passant par la lumière d’un téléphone portable, ce ne sont pas les idées qui manquent pour faire reculer le danger, quitte à défier toute logique (pourquoi ne pas avoir allumé un feu tout simplement?).
On est cependant bien vite gagné par la lassitude, car à force de démonstrations le film en devient plutôt répétitif et peu inventif. Si le désir du cinéaste est de faire dans l’économie de moyens, ce qui est tout à son honneur, d’autres sont passés avant lui et il peine à se dissocier de ce qui a déjà été fait. Un poil fainéant, From The Dark recycle sans grande inspiration les mécanismes du film d’épouvante, conférant à l’ensemble un triste goût de déjà vu. McMahon a voulu réaliser son The Descent à lui, cette fois à la surface, mais malgré quelques séquences efficaces et frissons bien sentis, tout ça est en définitive bien quelconque.
Critique par Sébastien Dm