“Gremlins” est le fruit d’une collaboration entre trois cinéastes de génie : Joe Dante à la réalisation, Chris Columbus au scénario et Steven Spielberg à la production. Ce film est d’ailleurs le premier qui a été produit par la compagnie créée par ce dernier, Amblin Entertainment. L’idée de Spielberg était de confier le projet à Tim Burton, dont il appréciait le travail, mais celui-ci n’a alors réalisé que des court-métrages. Il décidera de choisir plutôt Joe Dante, qui a déja réalisé “Hurlements” en 1981. C’est donc lui qui donnera l’aspect horrifique du film.
“Gremlins” est un carton à sa sortie, il a réalisé 3 586 515 entrées en France. Aux Etats-Unis, le film ramassa 150 millions de dollars pour un budget de 11 millions. Mêlant horreur et fantastique, le film est culte depuis toujours grâce surtout à ses monstres tout droit sortis de l’imagination de Chris Columbus. Comme le film a été tourné avant l’avènement des effets spéciaux par ordinateur, ces créatures sont des animatroniques, soit des marionnettes sophistiquées dotées de mouvements complexes. Celles-ci coûtant entre 30 000 et 40 000 dollars chacune.
Le personnage des “Gremlins” s’est développé pendant la Seconde Guerre mondiale. Murray Futterman l’aborde d’ailleurs dans le film. En 1943, Roald Dahl publie The Gremlins (en), roman mettant en scène des créatures espiègles. Les Gremlins apparaîtront également dans certains cartoons de la Warner. Quand aux mignonnes peluches, les Mogwaïs, leur nom est inspiré du cantonais “móguǐ” qui signifie “démon” ou “esprit malin”). Ces petites créature possèdent même de l’humour qui arrive au bon moment même si la cible principale du film reste le jeune public. Très Spielbergien, il arrive parfaitement à s’adresser à plusieurs générations à la fois : les adultes y trouveront un côté régressif touchant et divertissant.
Le film est également culte grâce aux nombreuses références présentes durant le long métrage que ce soit la projection de Blanche-Neige au cinéma, les clins d’oeil à E.T en passant par l’apparition, furtive, de Spielberg ou encore le caméo de Chuck Jones, l’idole de Joe Dante et animateur
légendaire de Tex Avery. “Gremlins” est un plaisir à regarder, truffé de références à la pop culture et au cinéma en général. A l’époque, le message de la fin avait été assez mal perçu par les critiques de l’époque : « L’humanité n’est pas prête pour les mogwaïs, et elle les traite comme elle a traité les autres bienfaits de la nature. » Cette déclaration semble être aujourd’hui plus pertinente, dans un monde où la dégradation de l’environnement par l’activité humaine entraîne pollution et destruction des écosystèmes.
Les acteurs sont des figures des années 80, ils ne crèvent pas l’écran mais ils sont assez crédibles pour que l’on croit en ce qu’ils nous racontent, Zach Galligan en tête. A noter l’apparition de Corey Feldman, un an avant son rôle qui fera de lui une star dans Les Goonies (autre production d’Amblin Entertainment). La musique de Jerry Goldsmith, qui a notamment composé les bandes sons d’Alien, Patton ou bien Mulan, est tout aussi iconique que le film lui même et fut même récompensée d’un Saturn Awards. Le film en a même reçu 5 au total (meilleur film d’horreur, meilleure réalisation, meilleure musique, meilleurs effets visuels et meilleure actrice dans un second rôle (Polly Holliday) sur 9 nominations.
Ce film est encore aujourd’hui une oeuvre majeure de la pop culture, à laquelle els spectateurs sont encore très attachés. Une suite à vu le jour en 1990 toujours sous la direction de Joe Dante, forcément moins marquante que l’original. Un troisième volet serait même en préparation d’après Chris Columbus.
Par Clément Gaugue