Créature du bestiaire fantastique finalement peu exploitée sur les écrans, l’épouvantail démoniaque est à la fête dans ce Husk sorti pour la dernière édition de la série After Dark Originals.
Le film suit quatre jeunes coincés aux abords d’un champ de maïs, leur voiture ayant subi un sévère accident suite à une attaque de corbeaux. Parti chercher l’un d’entre eux porté disparu depuis le crash, le groupe va subir l’attaque de redoutables épouvantails, énervés pour d’obscures raisons et transformant leurs victimes en nouveau disciple empaillé. Coincés dans une vieille maison perdue dans les champs et sous le joug d’une terrible malédiction, les protagonistes vont voir leur amitié mise à rude épreuve…
Le pitch est donc des plus basiques quand l’histoire n’use pas de grosses ficelles scénaristiques (avec le nerd de service qui développe soudainement des talents de médium, ce genre…) ou de comportements parfois absurdes (les personnages attendent la fin du film avant de penser à brûler la maison permettant aux épouvantails de se reproduire) pour justifier ces rebondissements. On finit par penser que le réalisateur aurait dû s’arrêter au court métrage original. Mais Husk arrive à se rattraper par la description d’un trio d’amis plutôt bien interprétés et dont les véritables personnalités se révèlent dans les moments les plus extrêmes : bravoure, couardise, sens du sacrifice, jalousie… Ces jeunes finissent par développer des comportements un peu moins basiques que ce que semblaient annoncer les premières minutes. Cas rare pour un film de genre, Husk se dote même d’un personnage de sportif populaire qui n’est pas un crétin fini.
Production modeste se déroulant dans un lieu unique et au gré de rebondissement pour la plupart assez attendus, le film arrive à tromper l’ennui en imposant un rythme rapide ponctué de scènes d’attaque nombreuse et frénétique. On retiendra ainsi le saccage bien nerveux d’une voiture coincée au milieu des champs, deux épouvantails la mettant à sac sur un montage et une réalisation pour le moins efficace. Les créatures sont d’ailleurs assez impressionnantes, avec à chaque fois un style légèrement différent, et leur mode opératoire plutôt original. Le réalisateur en profite d’ailleurs pour exploiter l’aspect effrayant de ces corps animés mécaniquement et finalement plus proche du zombies que du possédé.
On regrettera par contre ce final bien pensé mais un peu trop vite emballé tout comme les origines de la malédiction, vraiment trop déjà vus et traités un peu n’importe comment. Pour cela, Husk ne dépasse par le stade de simple bon divertissement horrifique, ce qui est déjà pas mal…
Critique par Alex B