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I Spit on Your Grave 2

Affiche du film "I Spit on Your Grave 2"

© 2013 Cinetel Films − Tous droits réservés.

Après avoir réalisé un remake très violent et assez réussi du « I spit on your grave » de Meir Zachi (1978), un des mètre étalons du sous-genre appelé rape & revenge, Steven R. Monroe a jugé utile d’ajouter un deuxième volet à son œuvre. Une bonne idée ?

Plutôt qu’une suite à proprement parler, ISOYG2 (ça va plus vite) est en fait une relecture du film originel. On ne retrouve donc pas les personnages du précédent opus et on suit désormais les mésaventures de Katie, une jolie et naïve campagnarde qui tente de percer dans le mannequinat à New York. Mais les méchants photographes citadins ne laissent pas leur chance à une gentille fille du midwest, donc la gentille fille du midwest contacte des photographes amateurs (par sms) car ils proposent de faire des « photos gratuites » via une annonce dans le journal… Une bonne idée ?

En fait non, car les photographes sont trois frères très méchants qui, voyant leur proie refuser de faire des photos nue, vont carrément débarquer chez elle pour la violer, puis la kidnapper pour  l’emmener en Bulgarie en guise de représailles (reprenant au passage très maladroitement ce qu’Eli Roth a développé dans ses Hostel). Une bonne idée ?  En fait non, car la demoiselle s’échappe de manière totalement miraculeuse, mange des pigeons pour reprendre des forces (on n’y pense pas assez, alors que c’est pourtant bourré de vitamines), et va enclencher son implacable vengeance. La partie revenge offre donc son lot de sévices corporels invraisemblables et choquants. Lacérations multiples, étouffement, électrocution buccale, castration éprouvante… c’est la foire fouille du torture porn. Seulement voilà, entre ses deux films, Steven R. Monroe a changé son casting, son scénariste et son équipe technique. Une bonne idée ?

En fait non, car alors que le précédent remake était soigné sur la forme et possédait des personnages moins caricaturaux à l’excès, ce qui faisait la force de la démonstration de violence animale dont étaient capables les protagonistes ; ce second métrage est bourré d’invraisemblances tout en étant réalisé mollement, annihilant le sentiment de malaise et de tension présent dans un « bon » film de ce type. On assiste ici à une inutile surenchère dans le gore, la nudité, et l’humiliation sexuelle, rapprochant dangereusement le film d’un pur produit d’exploitation, en l’éloignant de toute considération artistique. Car la représentation et l’utilisation de la violence, sexuelle et physique, est le cœur même du rape & revenge. Dans sa première partie, elle est le moyen d’expression ignoble de la prétendue supériorité masculine, la traduction de la noirceur inouïe dont peut faire preuve l’espèce humaine, puis dans sa seconde partie elle se mue en pulsion vitale et libératrice, permettant la vengeance nécessaire à la résurrection de la femme à laquelle on a tenté d’ôter la dignité puis la vie, créant ainsi l’empathie du spectateur vis-à-vis de l’héroïne et légitimant la dureté des scènes qu’il nous est donné de voir. Mais cela n’est possible que si le film suscite de l’émotion. Malheureusement, ISOYG 2 délaisse scenario et mise en scène et n’est en l’état qu’une coquille vide recouverte d’hémoglobine, où la violence n’a aucun pouvoir cathartique et se contente d’exister par voyeurisme.

Le pire dans tout ça ? Un troisième volet sortira en 2015…

Mad Sam

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