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It Follows

Affiche du film "It Follows"

© 2014 Northern Lights Films − Tous droits réservés.

Pour Jay, 19 ans, l’arrivée de l’automne annonçait une saison d’école, de garçons et de weekends au bord du lac. Mais après une expérience sexuelle apparemment anodine, elle se retrouve confrontée à d’étranges visions et l’inextricable impression que quelqu’un, ou quelque chose, la suit. Face à cette malédiction, Jay et ses amis doivent trouver une échappatoire aux horreurs qui ne semblent jamais loin derrière.

Pour son second film, le réalisateur s’est inspiré d’un cauchemar de son enfance : il y a trouvé une idée monstrueusement efficace, celle d’une malédiction, sexuellement transmissible, qui se manifeste sous la forme d’un personnage qui peut prendre différents aspects mais que seul celui qui est porteur de la malédiction peut voir (il reste invisible aux autres) et auquel il devra échapper sinon, il mourra.

Ayant été projeté en premier lieu à Deauville, It Follows est devenu LE film dont tout le monde parle depuis la rentrée 2014, le film qui doit révolutionner le genre. Logiquement, il est devenu l’une des œuvres horrifiques les plus attendues de l’année, et on ne boudera pas notre plaisir de le voir sélectionné au festival de Gérardmer ainsi que de le voir sortir au cinéma le 4 février prochain. Pour une fois la France a tout compris au buzz mondial suscité par It Follow et s’en est emparé.

Et le moins qu’on puisse dire, c’est que la réputation du film n’est pas volée, tant il propose une originalité étonnante et rafraîchissante. Pourtant, le sujet ne nous est pas étranger : les adolescents et leurs familles nous rappellent les héros de Halloween ou de Nightmare On Elm street. Ces jeunes sont tout aussi perdus que ceux de Haddonfield : livrés à eux mêmes dans un monde où les parents et les adultes démissionnaires ont abandonné toute responsabilité. Un peu perdue entre cette âpre réalité et un idéal qui la fait toujours rêver, notre héroïne, un peu naïve (elles le sont toutes) est également questionnée par la sexualité, par l’Autre même.
Face à cette histoire, on pourrait y voir une morale plus que douteuse qui aviserait les jeunes de ne pas s’adonner aux plaisirs de la chair, une thématique que les américains affectionnent. Mais c’est oublier la culpabilité ressentie par l’héroïne, on peut donc penser que cela va plus loin dans la critique de la société moderne, pourquoi le jeune se retrouve-t-il le plus souvent poursuivi par sa mère ou par son père ? Que signifie cette “mise à mort” comme rencontre du tabou ultime des sociétés occidentales ?

Et c’est bien ce dont il s’agit dans It Follows, de la quête d’identité des jeunes américains et des adolescents en général. A l’image de ces héros, on a un sentiment de solitude extrême devant ce métrage, celle-ci est encore plus renforcée par les paysages magnifiés de la banlieue de Détroit : des rues pavillonnaires interminables, des plages immenses, un ciel gris menaçant, des quartiers abandonnés. Entre film d’auteur et film d’horreur, It Follows est un savoureux mélange des deux, qui combine un sous-texte passionnant avec de vrais instants de terreur, et un suspense vraiment réussi.

Dommage que le final ne soit pas à la hauteur du reste, le réalisateur préférant dépeindre avant tout un contexte plutôt que de livrer les clés pour comprendre le démantèlement de son intrigue. On en ressort avec une certaine frustration (pour ceux qui aiment tout comprendre) mais l’atmosphère du film continue à nous poursuivre jusqu’au lendemain. Un film saisissant.

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