Comment rendre compte de l’immense carrière de Stephen King, et surtout de l’apport de son oeuvre au cinéma quand on sait qu’il a écrit plus de 60 livres : on compte à ce jour plus de 80 adaptations cinématographiques ou télévisées portées à l’écran par plus de 50 réalisateurs… Un défi titanesque et forcément réducteur. Pourtant, c’est ce que fait avec brio le documentaire “King on Screen” qui revient sur les adaptations du maître de l’horreur, raconté par les cinéastes concernés ! Une rencontre avec Frank Darabont, Scott Hicks, John Harrison, Taylor Hackford, Tom Holland, Vincenzo Natali, Mick Garris, Mikael Hafstrom, Zak Hilditch, André Øvredal… Une trentaine d’intervenants, pour décortiquer tout l’univers du maître, et comment ils s’en sont emparé.
Depuis Carrie au bal du diable, réalisé par Brian de Parla en 1976 d’après Carrie, le premier roman publié de Stephen King, l’œuvre du maître de l’horreur ne cesse de faire l’objet d’adaptations. Un phénomène dont a voulu s’emparer Daphné Baiwir, jeune réalisatrice belge. Adaptée en série télévisée, en bande dessinée, ou encore sur les planches, l’œuvre du maître de l’horreur semble inépuisable. Parmi les films cultes, Shining de Stanley Kubrick (1980), Dead Zone de David Cronenberg (1983), Misery de Rob Reiner (1990), La ligne verte de Frank Darabont (2000), sans oublier les films dérivés de Ça.
Pour la réalisatrice de 27 ans, il n’y a « rien de surprenant à ce que Stephen King inspire autant le cinéma […], il ne fait pas que dans l’horreur, le gore, il mêle plusieurs genres comme le fantastique, le policier, la science-fiction, il analyse aussi très bien la société américaine et ses travers ». Alors oui, il y a à prendre et à laisser dans la qualité des films adaptés des oeuvres de King, mais même les plus mauvaises transpirent d’un bon sentiment et de l’amour des cinéastes pour les livres. Inutile d’être exhaustif, car on aimerait passer des heures à parler de chacun de ses films, pour en apprendre plus sur les coulisses de leur création. On retient de très jolies anecdotes sur l’affrontement des coulisses de Shining, de la présence de la fameuse hache de Jack Torrace dans Chambre 1408 ou encore que Tom Cruise a failli incarner le héros dans “Les évadés”. On revient aussi sur la belle amitié entre King et Romero sur la création de Creepshow, sur le lien particulier entre Darabont et King (qui a surement réalisé les adaptations les plus réussies) mais aussi sur l’histoire personnelle du maître de l’horreur qui l’a conduit à privilégier certains thèmes (l’addiction à l’alcool notamment).
Bref, un documentaire riche et réjouissant dans lequel on pioche ce qu’on aime chez King : son amour si particulier pour les personnages torturés, pour les environnements clos, les familles toxiques. Une horreur à hauteur d’homme qui n’a pas fini de nous traumatiser.
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