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La Dame en noir

Affiche du film "La Dame en noir"

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Malgré un héritage conséquent faisant rêver tout cinéphile qui se respecte, ces dernières années, la Hammer n’était pas parvenue à un nouvel élan pour cause de productions molles et surtout sans aucune personnalité ( Wake Wood, La Locataire, Let me in ). La tâche semblait donc difficile mais avec cette Dame en noir, il semblerait que les studios soient sur la bonne voie malgré tout.

D’abord parce que le film réussit là où les productions précédentes avaient échoué : il a une saveur particulière, une ambiance gothique typique du début du 20e siècle alors que la modernité commence doucement à arriver dans les petites villes anglaises. On peut de suite apprécier le travail de reconstruction historique effectué : d’une part dans les costumes mais surtout dans les équipements d’époque (les trains, les voitures …) et les paysages de landes brumeuses caractéristiques de l’Angleterre victorienne. L’atmosphère est sombre et mélancolique, tout comme le héros, et chaque personnage cache un terrible secret. Bref, tous les ingrédients sont réunis pour que le film soit une réussite, pourtant il manque quelque chose d’essentiel : un scénario un tant soit peu original.

Car même si on accepte le classicisme revendiqué de La Dame en Noir, on est déçu par la trame ultra prévisible du métrage. C’est simple, on a l’impression d’avoir déja vu plusieurs fois le même film : la découverte du village hostile, l’arrivée dans une maison lugubre, la nuit qui vient… Le mystère de l’histoire est finalement révélé assez rapidement et d’une manière tellement simpliste que cela peut faire sourire. Et les explications autour du noeud dramatique ne sont pas plus convaincantes car elles sont expédiées comme si on voulait s’en débarrasser. Pire, le potentiel d’épouvante induit par les lieux et cette maison terrifiante au milieu d’une ile est gâché par des jump-scares prévisibles et répétés jusqu’à l’usure, oubliant le contexte horrifique construit jusque là.

Heureusement, Daniel Radcliffe tient ici un rôle à sa hauteur et malgré sa jeunesse, il arrive à donner à Arthur Kipps une épaisseur certaine et ce, dès la première image. James Watkins le filme comme un adulte à part entière malgré ses 23 ans et le travail du maquillage aide à croire en la maturité apparente de ce jeune homme. Son personnage, tout en profondeur et en traumatismes, est le centre du film et il plonge dans cette enquète pour y résoudre ses propres problèmes.

La Dame en Noir est donc un film plaisant et à l’esthétique travaillée mais cette belle enveloppe ne suffit pas à en faire une réussite totale : presque aucun suspense malgré des enjeux essentiels et une scène de fin inutile surtout qu’elle était différente dans le livre original de Susan Hill.

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